La quête incessante de la perfection corporelle peut mener à un triangle délicat: dysmorphie corporelle, obsession pour la pratique sportive appelée bigorexie, et une préoccupation extrême à tenir une alimentation saine: l’orthorexie.
Cet équilibre inconfortable et complexe peut, de manière inconsciente, enfermer dans une spirale malsaine et néfaste pour la santé mentale et physique. L’esprit détourné de son amour propre, éloignant de la confiance en soi et du bien-être global.
Cet article explore les problématiques de ce trio associé. En dévoilant les liens entre la dysmorphie corporelle, l’addiction au sport, et l’orthorexie, nous offrons des conseils clés, éclairages et des portes de sortie vers l’équilibre. Ceci grâce à des méthodes naturelles, notamment le yoga et des exercices ciblés.
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I. Dysmorphophobie et addiction au sport
1.1 La bigorexie : Quand le sport devient une obsession
La bigorexie, souvent méconnue mais dévastatrice, se profile lorsque la pratique sportive devient une obsession incontrôlable.
Elle se caractérise par une préoccupation excessive et compulsive pour l’exercice physique, dépassant largement les limites de la santé et du bien-être. Les signes précurseurs de la bigorexie incluent une fréquence accrue et compulsive des séances d’entraînement, des sacrifices sociaux pour se consacrer au sport, ainsi qu’une obsession constante pour la performance et l’apparence physique.
Ces comportements, souvent camouflés derrière un masque, une façade de discipline et de détermination, peuvent impacter progressivement la santé mentale et physique d’une personne.
Ceci vient accroître les sentiments de dysmorphie corporelle et de manque de confiance en soi. Reconnaître ces signes est crucial pour intervenir suffisamment tôt et offrir un soutien adapté à ceux qui luttent contre cette obsession maladive qu’est la Bigorexie.Notons que la Bigorexie peut se rencontrer dans une multitude de domaines sportifs, qu’ils soient de loisir, de haut niveau. Même le yoga peut être concerné : le “Yogarexie” , comme Alexia l’a vécu elle-même (https://yogaandpeanutbutter.com/qui-suis-je/) , et bien d’autres parmi nous.
1.2 Lien avec la Dysmorphie corporelle
L’insatisfaction corporelle peut devenir un vecteur majeur de l’addiction sportive, alimentant ainsi la bigorexie. Pour ceux qui luttent contre la dysmorphie corporelle, le sport peut être perçu comme un moyen de remodeler leur corps pour correspondre à des normes de beauté irréalistes. Cette quête incessante de perfection physique conduit souvent à une pratique sportive excessive et compulsive, dans l’espoir de corriger les “défauts” perçus. Les personnes touchées par la dysmorphie peuvent se sentir emprisonnées dans un cercle vicieux où l’exercice intensif devient un moyen de contrôler leur image corporelle et tenter de guérir un mal-être, aussi infini soit-il…
Malheureusement, cette recherche de perfection peut entraîner des dégâts physiques et mentaux, aggravant ainsi la dysmorphie et la faible estime de soi. Savoir repérer ce lien subtil et complexe est essentiel pour proposer des approches qui favorisent une relation saine avec le corps et l’exercice physique.
Il peut s’agir d’activités comme le yoga, qui privilégie l’acceptation de soi et l’équilibre intérieur.
1.3 L’orthorexie dans le triangle obsessionnel des TCA.
Encore peu connue il y a quelques années, elle fait malheureusement de plus en plus partie des discours, diagnostics et troubles rencontrés chez les personnes déjà atteintes de TCA, et ce, quelque soit le niveau d’avancement de la maladie, de public touché.
L’orthorexie touche tout le monde, avec une occurrence plus marquée pour les situations reliées au domaine du bien-être et du sport (y compris dans le haut niveau).
A la différence de l’anorexie(Lien vers article anorexie (?), trouble des conduites alimentaires caractérisée par une perte de poids intentionnelle et un contrôle permanent de celui-ci ; L’orthorexie est définie par l’Encyclopédie comme « un trouble du comportement alimentaire qui se manifeste lorsqu’une personne est obsédée par la qualité des aliments qu’elle absorbe et le fait d’avoir une alimentation saine. ». On note une certaine obsession à vouloir (ou plutôt devoir) respecter des règles nutritionnelles strictes, souvent imposées par la personne elle-même. En ayant ce comportement-là, les individus orthorexiques ont pourtant objectif premier de préserver leur santé en mangeant mieux mais sont aussi en permanence à la recherche d’une perfection diététique.
L’orthorexie est considérée comme un TCA par la population et associations dévouées à la prise en charge et prévention de ceux-ci, mais elle n’est pas encore reconnue par la communauté scientifique (non répertoriée dans le DSM-5). Ceci complique un peu plus la reconnaissance du trouble, la prise en charge et les soins/solutions adaptés.
Pourquoi pouvons-nous alors faire ce lien entre orthorexie, pratique sportive et la dysmorphie corporelle ? Dans la majorité des pensées, pratiquer une activité sportive est signe de bonne santé et/ou une volonté de l’être.
Mais quand la pratique s’intensifie, que cela vire à l’obsession et l’excès, on peut rapidement basculer vers une relation malsaine au sport, ceci agissant bien souvent sur le comportement alimentaire qui vire à l’obsession du sain ainsi qu’un regard pointé sur son apparence physique et la dysmorphie associée.
Les frontières sont si minces entre ces trois piliers du triangle des TCA, que les individus sont régulièrement situés en son cœur et tentent de trouver un équilibre pensant être confortable et sain.
II. Un trouble peut en cacher un autre : Les causes profondes d’un trio perdant
2.1 Pressions Sociales et médias
Les normes de beauté idéalisées transmises par les médias exercent une pression constante sur les individus, alimentant ainsi l’insatisfaction corporelle et l’obsession pour la perfection physique. Ceci dès le plus jeune âge (Lien vers l’article dysmorphie jeune âge). Les images retouchées et les corps parfaits présentés dans les magazines, les enseignes de modes et fast-fashion et les réseaux sociaux créent un idéal abstrait et irréaliste.
Cette pression sociale et médiatique incite à la comparaison, à l’auto-jugement constant de son propre corps en toutes situations (milieu scolaire, professionnel, sportif, social en général). Cette exposition récurrente à des images, physiques, et standards irréalistes peut conduire à l’apparition de la dysmorphie corporelle et à un mal-être profond. Les individus souhaitent atteindre des idéaux physiques et ceci créant par conséquences directes, des comportements obsessionnels tels qu’une pratique sportive excessive, des régimes restrictifs et troubles alimentaires.
2.2 Facteurs psychologiques et émotionnels
Les facteurs psychologiques et émotionnels, tels que le stress, la dépression et l’anxiété, jouent un rôle significatif dans l’apparition et le développement de l’insatisfaction corporelle et des troubles alimentaires. Pour beaucoup de personnes concernées, l’exercice physique est un moyen de soulager le stress et de gérer les émotions négatives.
Ceci peut être une solution adéquate si la pratique reste saine et juste. Cependant, lorsque la pratique sportive devient excessive et compulsive, elle peut traduire d’un besoin de contrôle sur son corps et son apparence.
De même, les troubles émotionnels et psychologiques, tels que la dépression, l’anxiété, l’hypersensibilité peuvent renforcer les comportements obsessionnels liés à la nourriture saine (ou non) et au sport, créant ainsi un cercle vicieux difficile à cesser.
2.3 Impact des tendances alimentaires et régimes restrictifs
Les modes alimentaires ne cessent de sortir en tendances sur les médias et dans de nombreux foyers.
Parmi eux les « rééquilibrages alimentaires », mais on peut aussi parler de régimes restrictifs déguisés. Souvent vendus comme des solutions pour retrouver un mode de vie sain, un « poids de forme », une santé optimale… ils peuvent avoir un impact dévastateur sur la santé mentale et physique.
Depuis la pandémie de la COVID19, les modes alimentaires, challenges et défis sportifs en ligne pour pousser à la perte de poids, le culte du corps et le dépassement de soi ont explosé et se sont multipliés de manière exponentielle.
Les cours de sport, lives sur les réseaux sociaux et plannings de challenge n’ont jamais été aussi suivis et sont presque devenus une “norme”.
De nombreuses personnes se sont mises au sport à cette période et ont gardé une activité sportive dans leur quotidien dans une volonté de prendre soin de leur santé et améliorer leur condition physique et mentale. Le dernier baromètre national des pratiques sportives (Mars 2023) fait apparaître une augmentation des pratiques sportives dans un contexte post-épidémique.
On observe aussi des changements dans les modalités de pratiquer son sport, impactés par la crise du COVID mais aussi l’inflation générale : les personnes font désormais davantage de sport à domicile ou en extérieur, et moins dans des structures sportives. Ces tendances s’avèrent encore plus marquées chez les femmes et les plus de 40 ans.
Les sports comme la marche, la course, le fitness et les activités douces (yoga, pilates) sont les principaux bénéficiaires de cette hausse de pratique.
Poussés à leur extrême, les rééquilibrages alimentaires peuvent conduire à la recherche obsessionnelle de “manger sainement” et donc à l’orthorexie.
Cette obsession pour une alimentation “parfaite” vient s’associer à la pratique sportive excessive, créant ainsi un cycle destructeur d’obsession et de contrôle qui nuit à la santé globale, et mettant en danger réel.
III. Se libérer des obsessions alimentaires et sportives : le rôle du yoga
3.1 Le yoga pour cultiver l’acceptation de soi
Pratiqué en conscience et avec sérénité, loin des obsessions et excès, le yoga offre un espace bienveillant pour cultiver l’acceptation de soi et renforcer la connexion corps-esprit. Des postures telles que Balasana, la posture de l’enfant et Adho Mukha Svanasana, le chien tête en bas, encouragent la reconnexion à soi et la prise de conscience corporelle.
En pratiquant régulièrement ces postures, on favorise la relaxation mentale, et une acceptation bienveillante de son corps tel qu’il est, loin des idéaux imposés par la société ou des images de comparaisons que l’on s’est soi-même fixées.
La méthode Yoga & Peanut Butter vous apprend à retrouver un rapport apaisé et sain avec votre corps, avec l’alimentation et à pratiquer le yoga avec justesse.
3.2 Se reconnecter au plaisir du mouvement
Lorsqu’on souffre de bigorexie et que le sport est devenu une addiction, qu’on y est dépendant de manière négative, il est essentiel de retrouver un rapport sain, apaisé et plaisant à l’activité.
On remarque un réel besoin de réapprendre le plaisir du mouvement, de manière modérée et agréable. Loin de la compétition et de la surperformance.
Des activités telles que la marche, la danse, les activités liées à l’animal (équitation ou équithérapie), l’univers aquatique (natation, plongée…) offrent des alternatives sportives qui permettent de bouger son corps tout en se concentrant sur le plaisir, sur le moment plutôt que sur la performance.
En adoptant une approche douce et indulgente envers son corps, on favorise une relation plus saine avec l’exercice physique.
Cette phase aussi difficile soit-elle, est importante. Ne pas voir cela comme une punition mais un réel cadeau que l’on se fait à soi-même, à son corps tout entier, stopper la destruction de sa santé physique comme mentale.
3.3 Renouer avec une alimentation plaisir
Pour échapper ou sortir de l’orthorexie, il est crucial de renouer avec une alimentation plaisir, basée sur l’intuition et le respect de ses besoins.
Plutôt que de se concentrer sur des règles strictes et des interdictions alimentaires que l’on a cru ou que l’on s’est véritablement créées de toutes pièces. Il est important de nourrir son corps avec une variété d’aliments sains ET bons (pas seulement en termes de composition nutritionnelle mais aussi délicieux en saveurs).
En écoutant les signaux de faim et de satiété de son corps* du mieux que l’on puisse, on cultive une relation plus harmonieuse avec la nourriture, basée sur l’amour et le respect de soi, de son corps, de son être.
*Les personnes souffrant de TCA ont des sensations biaisées. Il est important de se faire accompagner par des professionnels et dans ce cas précis, nous rappelons qu’il peut être dangereux et inadapté de se fier à son ressenti pour s’alimenter.
Se retrouver au cœur du triangle de la dysmorphie, de l’addiction au sport, et de l’orthorexie nécessite une approche consciente et volontaire de s’en sortir. Retrouver des rapports et relations équilibrés avec son corps, avec l’alimentation et avec la pratique sportive se fait de manière progressive, adaptée.
À travers le yoga, la respiration, les exercices modérés, et une réévaluation de l’alimentation, on peut trouver une voie vers l’acceptation de soi.
Se libérer de ces obsessions demande du temps, de la patience, et un engagement envers une vision de soi plus saine. En accueillant des pratiques naturelles et respectueuses du corps, chacun peut se diriger vers l’équilibre, mettant fin au cycle infini de la recherche de perfection.
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À propos de l’auteur
Manon Facon
On a tous quelque chose à dire, à montrer, à crier, à partager. De mon côté, j’écris. Parce que, quoi de mieux que le pouvoir des mots pour exprimer ses émotions, ses envies, ses passions ? C’est ma mission de chaque jour. Produire des contenus qui deviennent des lectures. Celles qui marquent et qui restent dans les esprits et les écrits.