Yoga & Peanut Butter

Tout savoir sur les TCA en France

Les troubles du comportement alimentaire, aussi appelés TCA ou troubles alimentaires sont des pathologies nombreuses et malheureusement de plus en plus répandues et fréquentes en France notamment. Les TCA sont caractérisés par des perturbations significatives et durables de la prise alimentaire, et du rapport à la nourriture. Les troubles alimentaires toucheraient près de 10% de la population, toutes formes confondues. Si de nombreux TCA existent, l’anorexie mentale, la boulimie et l’hyperphagie avec compulsions alimentaires sont les principaux troubles répertoriés et connus dans les diagnostics médicaux réalisés par les spécialistes. 

Un sujet on ne peut plus important à aborder et à faire connaître puisqu’on sait également que de nombreux patients souffrants de troubles alimentaires ne sont pas diagnostiqués et donc ne bénéficient pas de suivi et d’accompagnement dans un objectif de guérison.

Pour mieux prendre en charge et mieux soigner les troubles alimentaires, il s’agit alors de mieux les comprendre et de s’informer dessus. Faisons le tour du sujet des TCA, entre services médicaux, journée mondiale des TCA et médias spécialisés.

Sommaire :

Comprendre les TCA

Qu’est-ce qu’un trouble du comportement alimentaire ?

Tout au long de notre vie, notre rapport à la nourriture évolue, change, et généralement reflète notre état de santé (physique ou mental) et mode de vie. L’appétit est fréquemment modifié par des événements passagers (stress, déprime passagère, maladies, imprévus etc.). Mais, lorsqu’une relation inhabituelle à la nourriture associée à une souffrance psychique s’installe durablement et intensément, et que cela induit des conséquences sur la santé (physique et psychique), on parle de troubles des conduites alimentaires : TCA. Vient alors un cheminement à parcourir pour vaincre ses troubles alimentaires et réussir à se sortir de l’engrenage.

Les TCA les plus fréquents sont l’anorexie mentale, la boulimie et l’hyperphagie boulimique. Ces pathologies doivent bien sûr être distinguées des habitudes de grignotage ou de suralimentation, ou des restrictions alimentaires liées à un régime. Il s’agit bel et bien de troubles psychiatriques qui, selon certaines données scientifiques, sont du registre des addictions sans drogue.

Les TCA : statistiques et chiffres clés

Les TCA, troubles des conduites alimentaires, sont des pathologies fréquentes, notamment en France. On en distingue trois principaux que sont l’anorexie mentale, la boulimie et l’hyperphagie* : 

L’anorexie mentale touche davantage de femmes : entre 0,9 et 1,5 % contre 0,2 à 0,3 % pour les hommes. Ce qui constitue alors plus de 80 % des cas du côté des femmes, avec un pic de fréquence connu et observé chez les 13-14 ans et les 16-17 ans.

La boulimie concerne 1,5 % des 11-20 ans et touche aussi en majorité les femmes. Le pic de fréquence se situe vers 19-20 ans selon l’Assurance maladie.

L’hyperphagie boulimique touche autant les hommes que les femmes, et apparaît plutôt à l’âge adulte. Elle touche 3 à 5 % de la population.

Ainsi, si l’on englobe toutes les formes de troubles des conduites alimentaires, on estime que 10 % de la population pourrait être concernée par les TCA et presque 1 million de personnes en France. Malheureusement, plus de la moitié d’entre elles ne sont pas dépistées faute de prévention et de sensibilisation et n’accèdent donc pas encore aux soins pour vaincre ses troubles alimentaires !

Pour en savoir plus sur les TCA chez les hommes, consultez notre article dédié.

Prévention des TCA en France

La journée mondiale des TCA

La prévention des TCA passe par les mots, la voix. Mettre des mots sur les maux, et le crier au plus grand nombre, pour que chacun ait conscience de l’existence et de la gravité qu’induisent les TCA.

Alors les TCA, parlons-en, encore et toujours plus fort ! Pour sensibiliser au maximum la population au sujet de ces maladies, la Journée Mondiale des troubles des conduites alimentaires a été créée. Une aide supplémentaire pour aider à vaincre ses troubles alimentaires et se rendre compte que l’on est pas seul. 

Permettre l’accès aux soins à tout type de personne souffrant de TCA en supprimant les obstacles et freins aux diagnostics et consultations fait partie des objectifs principaux de la Journée Mondiale des TCA. Une journée dédiée aux troubles, aux patients mais aussi aux proches et familles pour les intégrer et les accompagner dans le parcours de guérison. Derrière, la volonté de visibilité globale et large de cette journée de manière à démystifier ces maladies, et faciliter les prises en charge adaptées et complètes.

Si vous souhaitez en savoir plus sur la journée mondiale des TCA, consultez notre article ici.

Connaissance autour des troubles alimentaires : l’importance d’en parler

Ne dit-on pas “il vaut mieux prévenir que guérir !” ? C’est justement là tout le sens et l’intérêt du mot prévention.

Prévenir pour mieux connaître, reconnaître

Prévenir pour mieux prendre en charge

Prévenir pour mieux accompagner, guider, soutenir

Prévenir pour mieux adapter

Prévenir pour mieux soigner

Prévenir pour mieux guérir

Prévenir pour vivre et non plus survivre.

Dans ce but de prévenir, sensibiliser, libérer les paroles, et permettre aux TCA d’être connus, reconnus et détruire les tabous et clichés autour des troubles alimentaires. Il est important de réussir à en parler sans peur de jugement, d’incompréhension. 

Afin de développer les prises en charge (notamment en France), les adapter au mieux, et prendre conscience de l’importance des troubles, le caractère précieux de la santé physique et mentale des malades (diagnostiqués ou non), il est important d’en parler, échanger, faire connaître. 

Comme pour d’autres maladies graves telles que les cancers, pathologies chroniques, la prévention des troubles des conduites alimentaires reste une étape indispensable dans l’approche du sujet. Une personne sensibilisée aux symptômes, aux signaux, aux alertes du corps ou du mental sera plus à même de reconnaître un potentiel problème chez lui-même ou chez son entourage. Ceci constitue une chance de plus d’aller consulter, d’être diagnostiqué et d’être accompagné en bénéficiant d’un soin adapté.

Pour recevoir par email des articles liés au sujet des TCA, inscrivez-vous à notre newsletter.

La prévention des TCA via les médias 

Il est utile de comprendre que pour vaincre les troubles alimentaires, la prise en charge globale, surtout lorsqu’elle est adaptée, est nécessaire, et pour assurer un meilleur accompagnement et soin des TCA, il convient aujourd’hui d’obtenir plus de poids et de reconnaissance sur ces maladies destructrices. 

Les TCA ne devraient plus être un sujet tabou, limité, ou basé sur des clichés et préjugés quant à eux, bien trop répandus encore actuellement.

Dans ce but de prévenir, sensibiliser, libérer les paroles, et permettre aux TCA d’être connus, reconnus et décoller les tabous. Il est important de réussir à en parler sans peur de jugement, d’incompréhension. Ceci pour parvenir à vaincre et guérir ses troubles alimentaires en finalité. 

De multiples canaux sont à saisir afin de maximiser le rayonnement du sujet des TCA et d’activer ainsi les vecteurs de poids à même de favoriser le déploiement. Guérir les troubles alimentaires passe par la prévention, la sensibilisation, l’adaptation du soin et du traitement individuel à chaque patient et cas de figure aussi unique soit-il.

Les médias sont à l’heure actuelle, des canaux majoritairement privilégiés, permettant un retentissement plus fort, et une large couverture.

Ainsi, des organismes dédiés, sites internet et comptes sur les réseaux sociaux abordent et entrent pleinement dans le sujet des troubles alimentaires (liste non exhaustive) :

– FFAB : La Fédération Française Anorexie Boulimie (FFAB) est une association qui regroupe des spécialistes du dépistage, du diagnostic, de la prise en charge, du traitement et de la recherche sur les troubles du comportement alimentaire (TCA), ainsi que des représentants des fédérations et associations de familles et d’usagers. http://www.ffab.fr 

– FRM : Fondation Recherche Médicale La FRM stimule et soutient le progrès, capable d’améliorer et de sauver des vies. Elle opère dans les domaines du soutien à la recherche médicale et de l’information scientifique.  https://www.frm.org/ 

– Site de la journée mondiale des TCA : http://www.worldeatingdisorderday.org 

– Plateforme de téléconsultation destinée à accompagner les patients souffrants de troubles du comportement alimentaire. Les consultations sont réalisés avec des praticiens spécialisés : http://www.stoptca.fr 

Professionnels ou plateformes dédiés aux TCA ou sujets connexes sur instagram (liste non exhaustive) : 

– @stoptca

– @doc.tca (Camille Ringot)

– @Jacquesvigne108

-@lachetonassiette

– @charlesbrumauld

– @menthe_banane (Jérémy Gorskie)

– @nicolas.sahuc

– @whynotchange_ (Nicolas Da Silva)

– @planetepsy.tca : (Dr Venoganska)

-@barbara.vulpinari 

– @jedanse_officiel

– @greenmarinenaturo

Ces comptes dédiés aux TCA, rassemblant des plateformes, professionnels de santé spécialisés sur les TCA (diététiciens, sophrologues, naturopathes, etc.) ou comptes et personnes pouvant toucher ce sujet, sont une présence pertinente et influente sur les réseaux sociaux. Ils permettent de toucher davantage de cible (notamment les jeunes, mais pas que), sensibiliser et prévenir par des messages forts et professionnels (audio, textes ou video/photo), et apporter des contenus de qualité pour aider, guider et accompagner à la fois les patients mais aussi l’entourage.

En complément de ces contenus, les méditations du Dr Jacques Vigne sur Instagram chaque dimanche soir sont un accompagnement utile et bénéfique pour tous et notamment les personnes souffrantes de TCA : @Jacquesvigne108 . 

Son livre “La faim du vide : réflexions sur l’anorexie et la spiritualité” est également un ouvrage utile à la construction et compréhension des individus dans leur rapport à l’alimentation, la faim et l’utilisation du corps comme outil de contrôle. 

La verbalisation de la maladie permet de mieux comprendre, mieux entendre, et mieux accueillir la pathologie. Un autre levier moderne mais essentiel de nos jours, pour aller vers la guérison et vaincre les troubles alimentaires.

Santé : la prise en charge globale recommandée pour le traitement des TCA

TCA & services de santé

Les spécialistes recommandent une prise en charge dans une approche pluridisciplinaire et surtout, la plus précoce possible dans l’apparition des troubles des conduites alimentaires. Son objectif est de limiter les conséquences somatiques des TCA et les complications et séquelles à long terme. Il est utile de mettre un point d’honneur à comprendre les mécanismes psychologiques pour guérir et enrayer une évolution plus destructrice encore. 

Pour accroître la prise en charge globale des TCA en France, l’accent est aussi mis sur les services de santé, notamment ceux spécialisés. Encore trop peu de moyens, d’accompagnements et de soins globaux et pluridisciplinaires sont réellement prévus et adaptés à chaque cas de figure et chaque patient. Et surtout, les services et centres spécialisés dédiés au TCA sont trop peu nombreux, induisant alors des délais de prise en charge bien trop longs et donc risqués pour les personnes malades et dans le besoin de soins. Un trouble alimentaire n’attend pas et grignote petit à petit.

L’importance de l’entourage dans le chemin de la guérison

Aussi, dans un même but d’améliorer, développer la prise en charge et favoriser la guérison des troubles des conduites alimentaires, il est important d’intégrer et d’accompagner l’entourage. Suggérer aux services de santé de tendre la main aux proches, familles. 

Ceci à la fois pour les informer sur le sujet, mais aussi pour qu’ils soient et qu’ils puissent accompagner, guider et soutenir. Car le cauchemar d’un trouble touche bien évidemment le malade, mais aussi son entourage qui lui, est souvent démuni face à la situation.

C’est en effet finalement auprès de l’entourage familial que se déroulent le plus souvent les occasions de prises alimentaires, de repas quotidiens, et donc au sein duquel peuvent intervenir les troubles et complications. C’est aussi donc l’entourage qui en souffrira le plus en cas de TCA, et donc une raison pour laquelle le traitement général peut et devrait impliquer particulièrement l’entourage familial.

Avec l’aide des proches, l’intervention des différents spécialistes et la mise en place des traitements nécessaires est plutôt facilitée. Alors qu’en cas d’absence ou d’opposition (de manière consciente ou inconsciente), compliquent l’évolution et l’accompagnement dans la guérison des TCA.

Cela crée un frein supplémentaire au dépend du patient. La famille et les proches n’ont certes pas la capacité de soigner réellement la personne, mais par la présence et actions, ils participent au travail effectué de manière pluridisciplinaire (médical, psychologique, thérapeutique). 

Par le soutien affectif et comportemental, les familles sont des parties prenantes essentielles dans la prise en charge des troubles alimentaires et dans le chemin vers la guérison de leur enfant ou proche. Il est alors important de considérer les familles et leur apporter l’accompagnement nécessaire, pour qu’à leur niveau, elles puissent participer au soin et prise en charge des troubles alimentaires. 

Nous pouvons croire qu’en assemblant l’ensemble des canaux, vecteurs d’information et de soins, et parties prenantes, la prise en charge médicale et complémentaire (le yoga, l’art, et autres outils thérapeutiques) peut évoluer, s’élargir, s’améliorer pour parvenir à un traitement des pathologies de manière pluridisciplinaire mais complète. Guérir des troubles alimentaires est un objectif à poursuivre continuellement que ce soit de manière individuelle pour les patients mais aussi au collectif avec le réseau de proches, professionnels, établissements, services de santé, outils de soin et de thérapies complémentaires.

Les causes des troubles des conduites alimentaires 

La relation à la nourriture et le comportement alimentaire dépendent et fluctuent selon de nombreux facteurs. Qu’ils soient génétiques, psychologiques, environnementaux, familiaux, socioculturels. Les TCA tels que l’anorexie mentale, la boulimie ou l’hyperphagie boulimique, ainsi que les formes partielles de troubles alimentaires résultent de facteurs multiples et pouvant s’accumuler. Ceci favorisant un environnement à risques pour le développement d’un trouble chez les personnes. 

On retrouve régulièrement une certaine vulnérabilité psychologique chez les personnes concernées par un ou plusieurs TCA. On retrouve notamment : des troubles dépressifs, bipolaires, de l’hyperactivité, une faible confiance en soi et estime de soi, un perfectionnisme accru.

Aussi, il ne faut pas nier l’impact culturel, sociétal, social et environnemental sur le comportement alimentaire qui se voit fortement influencé aussi en fonction du degré de fragilité d’une personne. Si le terrain est propice, un trouble alimentaire se développera plus facilement.

“Les causes de ces troubles sont multi-factorielles : des facteurs prédisposants, déclenchants ou encore d’entretien peuvent être repérés. Les personnes souffrant de ces maladies ou leur entourage n’en sont donc en aucun cas responsables, même si on peut parfois l’entendre ! “ Camille Ringot, médecin psychiatre spécialisée en TCA dans La méthode Yoga and Peanut Butter par Alexia Michel.

L’anorexie mentale : un TCA répandu 

Vous aviez remarqué ? La littérature scientifique, les médias étudient, représentent et parlent davantage de l’anorexie mentale que des autres TCA, pourquoi ?

C’est en partie lié à l’augmentation de la proportion des personnes qui en souffrent, et parce que le sujet est de plus en plus évoqué et développé de manière publique et médiatique. Aussi un fort rapport avec les diktats de la minceur, l’émergence des régimes, les idéaux de beauté. L’anorexie est un trouble qui vient refléter la valorisation du contrôle.

L’anorexie mentale touche plus de 200 000 personnes en France. C’est la maladie psychiatrique ayant le plus fort taux de mortalité. Notamment en raison des complications somatiques et/ou suicides. On estime que 10% des personnes souffrant d’anorexie, décèdent des suites de ce TCA.

Des chiffres qui font froid dans le dos, mais qui sont réels et dont le poids est encore trop faible dans les discours et prises en charge évoqués plus longuement précédemment.

Symptômes et conséquences de l’anorexie mentale

L’anorexie est une maladie mentale avant tout. Le trouble apparaît souvent à l’adolescence ou jeune adulte et s’inscrit dans un engrenage d’auto-destruction involontaire et inconsciente

La personne qui souffre d’anorexie se restreint dans ses quantités de nourritures, excluant des aliments et familles d’aliments, a une forte peur de prendre du poids, ou même de la simple idée de grossir, a la capacité de nier sa faim, et souffre bien souvent de dysmorphie corporelle.

On retrouve une volonté d’être seule en se renfermant socialement mais se sentir à la fois dans le besoin d’être entourée et de tenter d’être au centre des attentions en agissant via le trouble. 

Vouloir perdre toujours plus, se faire toute petite pour prendre plus de place aux yeux de son entourage. Là est souvent une réflexion à mener dans le cas d’une anorexie diagnostiquée.

Les symptômes et conséquences sont à la fois physiques, psychiques mais touchent aussi la vie sociale, professionnelle, personnelle, intime : 

Solitude, tristesse, fatigue, frilosité, douleur physique (muscles, articulations, os), la douleur mentale, la perte de cheveux, fragilité des dents, de la peau, la dégradation osseuse, la perte de libido et de toute envie de rire, d’activités, de socialiser. Les organes vitaux se mettent un à un en pause.

Une liste non exhaustive de souffrances subies sans même en avoir réellement conscience, et ne pas pouvoir ni vouloir agir pour y faire face, happée par la maladie et le trouble. 

Ce n’est plus la personne qui agit et décide, mais son TCA qui prend le pas.

La boulimie, un trouble des conduites alimentaires invisible 

La boulimie est un trouble alimentaire répandu et reconnu parmi les études et rapports de santé. Elle est définie par : la répétition de crises boulimiques durant lesquelles on mange en un temps réduit et rapidement, une grande quantité d’aliments, de toutes sortes. 

Ceci associé à un sentiment de perte de contrôle totale. La boulimie touche près de 1,5% des jeunes âgés de 11 à 20 ans. Elle débute généralement plus tard que l’âge de survenue de l’anorexie (avec un pic à 19/20 ans), et peut parfois être un trouble associé à l’anorexie ou une complication suivant ce trouble. La gravité et la sévérité de ce TCA est variable selon les personnes.

Symptômes et conséquences de la boulimie

Ces épisodes de prise alimentaire rapides et en grande quantité engendrent à la suite, une culpabilité et une souffrance majeure pour l’individu, puis un besoin de compenser pour éviter l’impact sur son poids. 

Une compensation passant par des méthodes telles que le vomissement, la prise de laxatifs, la restriction et/ou jeune, le sport en excès, etc. 

Souvent la boulimie est un trouble alimentaire qui est caché, masqué et alors presque invisible. Cette souffrance ne se voit pas de l’extérieur, la personne sait mettre en place les moyens pour s’isoler, se cacher. Ceci par honte, culpabilité, peur d’être jugé. Et n’implique pas ou peu de prise de poids du fait des gestes compensatoires automatiques suite aux crises. Ces éléments font que la souffrance grandit et le trouble grignote encore davantage, menant la personne vers des soins de manière très/trop tardive.

Le sentiment de solitude, de souffrance mentale plonge la personne dans un état de fragilité apparente et de vulnérabilité certaine. On peut retrouver un repli social, dépression, maladies associées, conséquences physiques (perte de cheveux et dents, carences, fragilité osseuse,etc.), une souffrance permanente menant jusqu’à des tentatives de suicide. 

Le repli social et le sentiment de honte sont des difficultés supplémentaires au fait d’oser consulter pour se soigner et se donner l’opportunité de guérir du trouble.

L’hyperphagie boulimique, un trouble alimentaire silencieux 

Parmi les troubles des conduites alimentaires les plus répandus, on retrouve le 3eme : l’hyperphagie boulimique. Elle se caractérise par des épisodes récurrents de crises de boulimie, non associées à des comportements compensatoires (vomissements, sport, laxatifs…). L’hyperphagie boulimique, sans ces compensations, occasionne donc surpoids ou une obésité et génère une souffrance psychique supplémentaire.

La survenue de l’hyperphagie boulimique est plus fréquente et concerne 3 à 5% de la population. Elle touche presque autant les hommes que les femmes et est souvent diagnostiquée plutôt à l’âge adulte. Ceci n’excluant pas des formes précoces chez de plus jeunes patients. 

Symptômes et conséquences de l’hyperphagie boulimique

Au même titre que la boulimie, l’hyperphagie boulimique engendre des conséquences importantes sur la santé psychique et physique ( on peut se rapporter au paragraphe dédié aux symptômes et conséquences de la boulimie), ajoutant en plus de ces derniers, des situations d’obésité, surpoids et risques associés (cholestérol, diabète, syndrome métabolique, etc.)

Les chiffres concernant la boulimie et l’hyperphagie boulimique sont assurément sous-estimés en raison du nombre de personnes non diagnostiquées. Pourquoi ? Parce que les personnes qui souffrent de boulimie consultent peu de leur plein gré, et ceux souffrant d’hyperphagie boulimique consultent plus généralement pour des soucis de surpoids et obésité sans faire d’allusion à leur relation à la nourriture qui est problématique.

Les conséquences liées à la boulimie et à l’hyperphagie boulimique, ont, pour toutes deux, un fort retentissement, notamment sur la santé physique et psychique des individus. Ces effets sont associés à des risques importants de sur-mortalité, soit lié aux troubles métaboliques* importants soit par le suicide.

*Les troubles métaboliques sont des perturbations du fonctionnement de l’organisme liées aux affections dues à l’accumulation dans les cellules de quantités anormalement élevées de substances normales ou pathologiques (graisses/lipides, calcium, sucres/glucides).

Les troubles peuvent entraîner des variations importantes du poids, une mésestime de soi, des obsessions, des perturbations de l’image de soi (la personne ne se voit pas telle qu’elle est réellement), mais aussi des croyances dysfonctionnelles qui entretiennent les troubles (comme la croyance qu’« en mangeant du gras, on va devenir gras »). On retrouve souvent des symptômes anxieux ou des états dépressifs associés.” 

(…)

“Ces troubles peuvent avoir des conséquences graves pour la personne pouvant aller jusqu’au décès. Depuis la crise sanitaire, le nombre de nouveaux cas a explosé à travers le monde, en particulier chez les jeunes de 15 à 25 ans. Heureusement, des soins spécifiques efficaces existent pour s’en sortir. Ne restez pas seuls ! “  Camille Ringot, médecin psychiatre spécialisée en TCA dans La méthode Yoga and Peanut Butter par Alexia Michel.

Il est important de rappeler que lorsqu’on a souffert d’un trouble des conduites alimentaires (tca), on court le risque de souffrir d’une récidive ou d’une autre forme de trouble des conduites alimentaires au cours de la vie. Il convient donc de rester attentif aux signaux et toutes situations à risque de développer de nouveaux symptômes. 

L’importance de la prise en charge des TCA 

La prise en charge et le soin adapté tiennent un rôle prépondérant dans la survenue, le suivi, et la guérison d’un TCA, quelle que soit sa nature. Si l’anorexie est plus répandue et donc davantage reconnue et prise en charge (bien que ce ne soit pas encore suffisant), la boulimie et l’hyperphagie boulimique souffrent encore plus d’un manque de moyens, de reconnaissance et de prise en charge adaptée. Ceci par le fait qu’ils soient des troubles peu ou pas visibles, silencieux et tout aussi destructeurs et dangereux. A noter aussi, que l’anorexie peut aussi être un TCA invisible dans certains cas, n’impliquant pas automatiquement des conséquences visibles physiquement (maigreur, dénutrition).

Les TCA sont donc des pathologies qu’il est indispensable de repérer, considérer et reconnaître, de manière à adapter et développer des services spécialisés et soins appropriés.

La journée Mondiale des TCA a cette vocation, mais aussi de nombreux acteurs de la santé et/ou du domaine des TCA qui ont à coeur de déployer les outils, moyens et voix pour faire entendre le besoin et l’urgence quant à la prise en compte et en charge de ces maladies de plus en plus multiples. 

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À propos de l’auteur

Manon Facon

On a tous quelque chose à dire, à montrer, à crier, à partager. De mon côté, j’écris. Parce que, quoi de mieux que le pouvoir des mots pour exprimer ses émotions, ses envies, ses passions ? C’est ma mission de chaque jour. Produire des contenus qui deviennent des lectures. Celles qui marquent et qui restent dans les esprits et les écrits.