Il n’y a de plus puissant moyen de lâcher prise que de se lancer dans l’aventure de l’Inde.
Lâcher prise est surtout un mot bien pâle quant à la réalité de ce qu’attend chacun ici, expression de ce qui doit se passer personnellement et ensemble, indéniablement.
A l’image de toutes les guérisons, éclosions, prises de conscience, ce n’est pas de tout repos. Les filles du groupe merveilleux que j’ai eu la chance d’accompagner dans la pratique ne pourront pas dire le contraire !
Obligatoirement, on passe plus ou moins violemment par la vue du sale, du bruit, de la « pauvreté », des embouteillages, d’un rapport au temps totalement différent… on transcende ça ou on ne peut s’en défaire, dans les deux cas c’est quelque chose qui impacte, qui est le reflet d’autres aspects de nous-même. Il n’y a pas d’injonction à accepter ce qui est autour de nous, c’est là et on est là. Leçon de pleine conscience mêlée à de la résilience qui porte à croire que finalement : on en est capable.
Il ne faut pas se tromper, ce n’est pas tout à fait juste sortir de sa zone de confort. Non.
Parce qu’en face de ce contexte (que certains trouveront sûrement très secondaire ensuite), on recevra la bienveillance, la joie, les sourires, l’entraide, la générosité, un sens de la spiritualité qui dépasse l’entendement de tout occidental radicalement terre à terre mais pas que.
Humain et divin, liés. Humain et nature, liés. Ici on fait dans l’union plutôt que dans la séparation.
L’Inde touche l’humain donc le divin en nous. Ce qu’il y a de plus profond si jamais ce mot « divin » est dérangeant. Ce qu’il est nécessaire de vivre ici et maintenant. C’est tout le temps le cas et il n’y a pas besoin d’être en Inde, seulement ici on ne peut pas trop éviter ce pourquoi on est là. On voit ce qui doit être vu, à nu. Alignement obligé.
Je pensais accompagner un groupe et leur proposer des pratiques Yoga & Peanut Butter, continuer à travailler entre temps et tenter de passer le plus de moments ensemble. Autant dire que ça n’a pas été ça et en même temps c’est totalement ce qui devait être. Je ne suis pas hors jeu de ce que je décris plus haut même si naïvement, en passant du côté de l’accompagnement, c’est ce que je croyais. L’Inde me traverse aussi, elle me pousse dans le feu d’aparigraha. J’ai dû lâcher prise moi aussi, me détacher, faire au mieux, faire avec le cœur encore plus.
Ainsi :
Sans être de tout repos côté organisation, c’est l’humain qui a pris le dessus avec adaptation +++, soutien, définition des limites, solidarité.
Sans être de tout repos dans la pratique qui vient remuer pas mal de choses, c’est l’humain qui a pris le dessus avec compassion immense envers soi-même et le groupe, lâcher prise, vulnérabilité autorisée.
Sans être de tout repos côté transmission et spiritualité, c’est l’humain qui a pris le dessus en faisant ce qu’il peut, en se laissant aller au Gange, à la puja, à l’écoute, au questionnement, au respect et même au recueillement.
Autour de nous dans ce voyage il y a eu la vie, la mort, l’intensité de la ville, la puissance du Gange, le feu & l’eau, le soleil qui tape et la lune qui brille à son maximum, la confrontation de nos modes de vie occidentaux à celui des indiens, la crasse et le faste du Taj Mahal … de loin des opposés et de près une seule et même chose : l’énergie qui traverse tout, qui nous est commune. Shakti.
Il n’y a rien d’autre que ce que l’on est, que ce que l’on donne et reçois.
Sur le tapis, on a développé l’ancrage, touché la compassion à travers l’enfant intérieur ou encore l’autorisation à ressentir (ses sens, son corps…). On a terminé en déposant ce que l’on ne voulait plus. Se détacher, la detox c’est ça aussi ! Ainsi mama Ganga a emporté avec elle une partie de ce qui nous alourdit. A la veille d’une pleine lune qui résonnait totalement dans le sens du voyage:
Il y a tout ce que l’on peut décrire à travers les mots et la technique, la méthode concrète et puis tout ce qui n’est que très peu descriptible, subjectif, propre à chacune. Du fait de se retrouver dans une même classe ensemble à ces micros moments où le corps et le mental s’unissent en passant par les larmes, les rires et la contemplation.
C’est l’expérience d’une immersion, la grande réalité de la mise en pratique sur, hors du tapis, autour de ce qui touche à ces sujets qui sont les préoccupations alimentaires et corporelles. Pour eux aussi, ça dépasse le fait de parler rapport à l’alimentation, à soi et TCA. C’est le partage de chemins de vie, de trauma éventuels, de victoires, de rêves, de famille, de vie quotidienne…c’est ce qui rend l’expérience unique et nous permet aussi de nous retrouver à travers des expériences communes.
On se reconnaît. « On se sait » disent certains.
Dans l’adversité des cuillères d’huile à rajouter lors du cours de cuisine ou des calories indiquées sur le menu, on a ri. Qui aurait pu croire ça ? Il a fallu un peu de temps et j’avoue que le food tour qui commence par du gras frit de sucre n’a pas aidé mais au final ça nous a rapprochées. Et puis, qui aurait pu croire à la séance photo, chacune son tour ?? Pas nous.
Un groupe soudé réalise cet impossible, se renforce, souffle pour un moment ensemble loin des réalités personnelles compliquées parfois, créé un espace de sécurité et de douceur…de possibles !
C’était une vraie rencontre et je crois que seule l’immersion permet ça. Quelque part je me dis que ça aurait pu être mieux, ça va être mieux, mais déjà je sais que c’est ce qu’on avait à vivre. C’était fort et je ne serai jamais assez reconnaissante d’avoir partagé cette toute première retraite en Inde avec ce groupe de femmes magnifiques. A jamais je m’en souviendrai.
Aussi, si elles me lisent, sachez que vous me donnez un courage puissant, une foi renouvelée dans ce que je porte. Vous avez été d’une générosité qui m’a vraiment touchée. Vous savez ce que j’ai laissé dans le Gange … à l’instant je réalise que cette confiance en soi, c’est bien ce que vous m’avez offert.
A l’amour de soi !
A mama Ganga !
A super Deepesh !
A la Chichita !!!
Shanti, shanti, shanti,
Alexia.
À propos de l’auteur
Alexia Michel
Je m’appelle Alexia Michel et je suis la fondatrice de Yoga & Peanut Butter. De la Chine en passant par l’Inde à la France, du marketing digital au yoga, de l’anorexie à la guérison… je vous dis tout dans l’onglet “qui suis-je”.