Yoga & Peanut Butter

Le tabou autour des TCA

Vous vous demandez probablement comment le yoga peut intervenir dans le traitement des TCA (troubles du comportement alimentaire) ? Il a pourtant un rôle important en tant qu’outil complémentaire aux soins médicaux et accompagnements thérapeutiques. Les troubles du comportement alimentaire sont devenus, en quelques années, de plus en plus répandus (est-ce que tu as pu trouver des stats?). Malgré leur reconnaissance en tant que véritables maladies dévastatrices, le sujet reste tabou et souvent peu abordé aux dépens des patients et personnes atteintes. Voyez ici dans quelle mesure le yoga prend un rôle dans le traitement des TCA, et en quoi il est intéressant comme outil thérapeutique

Consultez notre article pour connaître les chiffres et statistiques des TCA en France.

Les TCA, maladies taboues mais répandues

Le poids des régimes minceur et de la diet culture sur les TCA

Les régimes minceur ne sont plus un secret pour personne. A l’approche de l’été, de la belle saison, toutes les tendances perte de poids se multiplient dans les médias, les publicités et désormais comptes influents sur les réseaux sociaux. Les discours et débats sur les meilleurs régimes minceur sont quotidiens, et viennent nourrir les pensées, croyances que la plupart des gens ont. 

Allant jusqu’à créer les fameux complexes, et pire encore, les TCA. Comment avoir un rapport sain avec son corps et son image dans cette société où le sujet du poids est prépondérant, où diet culture* et le diktat de la minceur nous bombardent à coups de photos parfaites, mots et jugements physiques ? Fort compliqué de s’aimer et de s’accepter comme on est vous me direz, surtout si on ne “correspond pas” aux critères !

La diet culture fait référence à un ensemble de croyances qui valorisent la minceur, l’apparence et la forme au-dessus de la santé et du bien-être. Ce système prône la minceur et l’associe à la bonne santé. Elle diffuse l’idée qu’être mince rend heureux, en forme et en santé. 

Ainsi, les femmes et hommes qui ne sont pas “minces” (ou qui ne se trouvent pas minces), se sentent mal dans leur peau, inférieurs. Ils se conditionnent alors pour répondre aux messages et aux critères attendus par les diktats. 

Les TCA sont des maladies et pathologies mentales plurifactorielles. Mais la normalisation et globalisation de la culture des régimes, de la minceur sont sans conteste des factures environnementaux puissants amenant à la multiplication des troubles du comportement alimentaire. Des maladies par conséquent, de plus en plus répandues et touchant les populations de tout âge, dès les plus jeunes.

Les diktats de la minceur accordent plus d’importance à la restriction des calories qu’à la santé réelle des personnes

En normalisant le discours intérieur négatif et en qualifiant certains aliments de « bons » et de « mauvais », les personnes soumises aux messages de la diet culture ont été conditionnées à croire que non seulement la minceur et les régimes alimentaires sont synonymes de santé, mais que la poursuite de cette “bonne” santé rend une personne moralement supérieure à une autre. 

Le rapport au corps est alors conditionné par ces pensées, et devient par conséquent, forcément compliqué et impacté par ces idées préconçues que minceur = bonheur.

Malgré les belles évolutions de l’image des corps sur les décennies passées et grandes époques : entre les années 60, 80, 90, 2000 et 2020, le poids sur les consciences et les rapports au corps ont changé, se sont parfois améliorés et la liberté de choix, affirmation se sont construites. Allant au devant des diktats. 

Mais les troubles du comportement alimentaire n’ont pour autant pas diminué, bien au contraire. Les régimes, modes minceurs les plus farfelues continuent de renforcer les croyances, en creusant les corps, plus fort encore. 

Trop grosse, trop maigre, trop petite, trop grande, des bourrelets, de la cellulite, pas assez de fesses, trop de poitrine… Il n’est pas toujours évident de s’accepter tel que l’on est dans un monde submergé par des photos de femmes aux silhouettes parfaites. Et ces images ne font que faire prospérer les TCA et troubles de l’estime de soi.

*diet culture : culture des régimes, remonte à l’Antiquité grecque. À l’époque, contrôler son apport alimentaire était vu comme un signe de maîtrise de soi et comme l’une des plus grandes vertus.

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Les TCA sont partout

Les diktats de la beauté vont bon train depuis des décennies et provoquent des TCA multiples (anorexie, boulimie, hyperphagie). Ces TCA peuvent toucher tout le monde, y compris les célébrités.

Un mal pour un bien puisque ce fléau permet malgré tout de libérer les paroles, et certaines célébrités touchées n’ont plus peur d’ouvrir la voix et la voie sur le sujet des TCA destructeurs. Une manière de donner du poids à ces maladies, de faire connaître les conséquences, de faire comprendre et entendre l’urgence qu’il y a dans la prise en charge et le traitement des TCA.

Nous les pensons à l’abri de tout, mais les stars sont aussi des êtres humains ayant une santé physique et mentale qui sont parfois mises à mal, comme tout le monde ! Parmi les célébrités touchées par les TCA, certaines ont “osé” parler et se livrer à coeur et à corps ouvert pour briser le tabou, sensibiliser. 

Elles en parlent publiquement afin de se libérer et surtout, de pousser leurs fans à ne pas entrer ou à sortir de ce cercle vicieux que sont l’hyperphagie, la boulimie et l’anorexie

Parmi lesquelles : 

– Louane, la chanteuse française en vogue, plongée dans les TCA dès sa jeune adolescence (15 ans).

– Lily Collins, la célèbre actrice d’Emily In Paris a souffert d’anorexie dans sa jeunesse.

– Ed Sheeran, le chanteur aux multiples succès s’est confié sur son trouble alimentaire et a ainsi brisé les tabous encore plus présents concernant les TCA chez les individus masculins.

Il a évoqué l’hyperphagie boulimique dont il souffre depuis plusieurs années, et la difficulté de le vivre dans un milieu où règnent souvent la grossophobie, la comparaison et recherche du corps parfait via l’image médiatique et médiatisée. 

A l’image de son idole Elton John, souffrant lui aussi de TCA, Ed Sheeran a pris la parole sur ce sujet tabou mais important. Il estime qu’il n’est pas toujours facile, « en tant qu’homme », de parler de troubles alimentaires et de complexes physiques. « Mais c’est bien d’être honnête à ce sujet. Parce que beaucoup font la même chose et le cachent aussi » (Huffingtonpost.fr)

– Laeticia Hallyday, a confié avoir souffert d’anorexie pendant plusieurs années, jusqu’à ses 21 ans lors de sa rencontre avec Johnny. Les séquelles des TCA sont restées, si bien qu’elle ne pouvait pas avoir d’enfants. : “J’ai fait du mal à mon corps. L’anorexie m’avait abimée.”.

– EnjoyPhoenix, la youtubeuse française connue avec l’émission Danse avec les stars avait avoué être mal à l’aise avec son corps, d’autant plus à la télé, et avait décidé de ne plus manger et de faire du sport à outrance pour être au top niveau et mince : “J’essayais à tout prix de perdre du poids parce que j’accordais énormément d’importance aux commentaires des gens sur mon apparence. Ça m’a détruit, de voir que j’étais réduite à mon poids. Ça m’a rendu fébrile, physiquement ET mentalement.” Marie a ensuite pratiqué le sport et le yoga de manière raisonnée, et, dit-elle, “avec une relation saine et apaisée à la pratique, pour ne pas retomber dans les travers des TCA”. 

– Lady Gaga, que l’on ne présente plus, n’a jamais eu peur d’aborder ces sujets au grand jour. Entre Anorexie, boulimie, les TCA ont rythmé sa vie et ses étapes, faisant d’elle à la fois une icône de la chanson mais aussi un exemple féminin de force, détermination et adversité. Elle a notamment une manière propre à elle de pratiquer le yoga et de se l’approprier. Un “yoga gaga” !

Le revers de la médaille est plus positif, car en ouvrant le sujet, elles permettent soutien et empathie de la part de leurs fans et elles contribuent à la reconnaissance et à la compréhension de ces troubles par le grand public. 

Elles permettent ainsi de lever le tabou sur les troubles alimentaires encore trop peu abordés et compris. Les médias ont un énorme impact sur l’image corporelle. Les plateformes de médias sociaux sont accusées de déformer la réalité, en ce que les modèles représentés sont soit naturellement minces et donc non représentatifs de la normalité, soit anormalement minces en raison de régimes forcés, de malnutrition et/ou de montages numériques. 

Le fait que les célébrités ayant connu des TCA (anorexie, hyperphagie ou boulimie) ouvrent la parole vient démystifier le sujet et montre que ces maladies touchent tout le monde, mais aussi qu’il est possible d’en sortir.

Le yoga, un outil thérapeutique vers la guérison des TCA

Les TCA, l’image du corps et le rapport au corps

Les TCA sont multiples et ne se résument pas qu’à un seul trouble comme l’hyperphagie, l’anorexie ou la boulimie. Le fait est, que le sujet de la santé mentale soit peu abordé et développé nourri le tabou et la difficulté d’en parler. 

La boulimie, l’hyperphagie et l’anorexie sont les trois principaux troubles alimentaires les plus répandus et reconnus comme tels. Malheureusement, le manque de prévention en fait une maladie difficile à aborder et compliquée à traiter d’un point de vue du suivi médical et thérapeutique, et prise en charge adaptée à chaque individu. Car si les TCA sont nombreux, les formes développées chez chaque patient le sont tout autant.

De plus, avec la diet culture qui s’immisce dans nos pensées et dans les troubles, dicte nos actes. On culpabilise de manger tel repas, on se compare ou on se sent épié quand on fait nos courses, quand on mange au restaurant ou au travail. On regarde toutes les compositions et calories d’un plat avant de l’acheter. Et bien souvent, on ne l’achète pas. 

Autant d’exemples que la diet culture fait partie intégrante de notre vie. L’image du corps s’en voit impactée, déformée et favorise un rapport au corps difficile et troublé. Les TCA se créent par accumulation d’événements, le poids de l’environnement, le passif et vécu dans l’enfance ou plus tard. Et le corps devient à la fois victime et acteur des troubles alimentaires. 

L’image du corps déformée, la dysmorphie ou dysmorphophobie, est un trouble de l’image bien trop connu dans la société d’aujourd’hui induite par les croyances, les médias, les photos. Le problème du rapport au corps est un élément quasi récurrent lorsqu’on souffre de TCA. 

Les pensées, les discours et images de soi détériorés ou plus négatifs nous montrent combien le mental, les sens, les habitudes, les croyances peuvent être puissants et nous faire encore plus de mal. L’image du corps a une place prépondérante dans la vie avec un trouble alimentaire. Souffrir d’un TCA ne concerne pas que (et parfois même pas du tout), le rapport à notre alimentation ou à l’assiette, mais bien au-delà. 

C’est le rapport au corps, à son aspect, son image, son reflet qui est au cœur du trouble. La dysmorphophobie est, dans la plupart des cas, un trouble associé au TCA et donne de l’ampleur à la maladie et au mal-être.

Avec le yoga, en tant qu’outil complémentaire de soin thérapeutique, on apprend qu’il est possible de comprendre ses troubles alimentaires en passant par le corps (les corps),  d’apprendre sur sa relation avec lui, dans la bienveillance. Réussir à modérer, gérer son trouble avec bienveillance et transformer ce qui vous diminue pour aller vers plus de découverte de vous-même et de confiance.

Le yoga comme outil de gestion des TCA

Le yoga n’est pas une méthode médicale pour soigner totalement les personnes atteintes de TCA (anorexie, boulimie, hyperphagie), mais il apparaît comme un véritable outil complémentaire dans la guérison. 

Un outil et méthode thérapeutique qu’il est intéressant d’avoir dans son trousseau en complément d’une prise en charge adaptée en termes de suivis médicaux, de soins, de traitements nécessaires selon le cas de figure, et évidemment selon l’état de santé du patient.

Le yoga peut alors intervenir pour : 

  • Pallier le stress et l’anxiété qui sont le terreau commun des TCA
  • Renouer avec son corps tout entier de façon bienveillante 
  • Redécouvrir son soi profond et dépasser l’identité construite autour du TCA
  • Ressentir ses émotions, ses sensations, sa présence et être davantage ancré 
  • Reprendre confiance en soi
  • Regagner en estime de soi
  • Rétablir une relation plus apaisée et saine avec l’alimentation
  • Faire la paix avec son image, avec son corps
  • Se détacher de son anorexie, boulimie ou hyperphagie pour s’ouvrir au monde autour, avoir une vie sociale à nouveau en dépassant les croyances limitantes liées à la perception de soi
  • Apprendre à accueillir et accepter son être, ses qualités, ses défauts, ses complexes, tout ce qui nous constitue et qui fait que nous sommes ici et maintenant, infiniment et totalement nous.

En pratiquant le yoga, en apprenant à contrôler sa respiration par le pranayama, en allant vers le calme de l’esprit et de son corps, ce cheminement prépare aux pratiques méditatives plus profondes qui participent à l’acceptation du corps, de soi. 

La méthode yoga and peanut butter pour faire la paix avec soi

Dans un parcours de guérison des TCA,  un cheminement vers l’acceptation de son corps, la non-violence, l’amour envers soi-même sont autant d’étapes indispensables et indissociables de la pratique du yoga. 

Avec la méthode complète Yoga and Peanut Butter, les sessions sont construites par étapes de travail. A la fois de manière théorique mais aussi par la pratique du yoga. Les apprentissages, postures, respirations, méthodes et conseils prodigués par Alexia sont adaptés à tout un chacun qui aurait besoin de renouer avec son corps et de faire la paix avec soi. 

Le cheminement possible dans les sessions en étant accompagné de la Méthode yoga and peanut butter en fait un véritable outil complémentaire au soin. Un moyen de se re-découvrir, de reprendre vie, envie et plaisir à pratiquer, à bouger, à manger, à faire ou défaire les pensées, croyances et actes bienveillants pour soi-même. 

Dans cette société médiatisée et portée sur le physique, les images modifiées encouragent les hommes et les femmes à se comparer à des idéaux d’apparence fortement améliorés et souvent physiquement irréalisables. 

Ce qui peut avoir un impact négatif sérieux sur leur bien-être et accroître les chances de développer un ou des TCA que ce soit l’anorexie, la boulimie ou l’hyperphagie.

On sait que l’exposition à ces images dans les médias a été associée à une insatisfaction corporelle accrue, à une baisse de l’estime de soi et à une anxiété liée à l’image corporelle. De plus, sans surprise, les médias sont souvent blâmés pour l’incidence croissante des TCA parce que les images de physiques idéalisés/minces motivent la société à vouloir atteindre la minceur.

En ouvrant la parole sur ce sujet encore tabou, on peut croire à une reconnaissance de la maladie et à une meilleure prise en charge et soins adaptés aux patients de plus en plus nombreux, de tous âges, sexes et de tous horizons.

À propos de l’auteur

Manon Facon

On a tous quelque chose à dire, à montrer, à crier, à partager. De mon côté, j’écris. Parce que, quoi de mieux que le pouvoir des mots pour exprimer ses émotions, ses envies, ses passions ? C’est ma mission de chaque jour. Produire des contenus qui deviennent des lectures. Celles qui marquent et qui restent dans les esprits et les écrits.