Yoga & Peanut Butter

Comment sortir de l’hyperphagie boulimique ? 

L’hyperphagie, moins bien identifié et connu par le grand public que l’anorexie ou la boulimie, est le trouble des conduites alimentaires le plus répandu selon la Haute Autorité de Santé. 

Reconnu et répertorié dans la 5ème version du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), il touche aujourd’hui 3 à 5% de la population française.

Alors comment repérer ce trouble alimentaire ? Que faire quand on souffre d’hyperphagie boulimique ou que l’on veut venir en aide à un proche ?

On se penche sur ce sujet et donnons des clés et outils pour se libérer des crises d’hyperphagie. Parmi lesquels, l’approche par le yoga qui apparaît comme une thérapie naturelle et holistique intéressante et positive sur les effets de ce TCA.

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L’hyperphagie boulimique, un trouble lourd à porter

Qu’est-ce que l’hyperphagie boulimique ?

Selon l’HAS (Haute Autorité de Santé), l’hyperphagie boulimique est un trouble des conduites alimentaires se caractérisant par des épisodes récurrents de crises de boulimie, mais sans le recours aux comportements compensatoires inappropriés caractéristiques de la boulimie. 

C’est pour cette raison que les personnes souffrant d’hyperphagie boulimique sont généralement en surpoids ou en situation d’obésité. Ce trouble est responsable d’une souffrance physique et psychologique importante.

En termes de chiffres et données épidémiologiques, la boulimie, l’hyperphagie boulimique, et leurs formes partielles débutent le plus souvent à l’adolescence et au début de l’âge adulte.

L’hyperphagie boulimique est plus fréquente (3 à 5 % de la population). Elle touche presque autant les hommes que les femmes et elle est plus souvent diagnostiquée à l’âge adulte.

Si l’hyperphagie boulimique débute un peu plus tardivement, le plus souvent après l’âge de 20 ans, il existe des formes plus précoces qui sont en outre plus sévères et à prendre en charge le plus tôt possible.

Aider les personnes atteintes d’hyperphagie : l’approche d’Alexia Michel professeure de yoga

Pour accompagner et aider les personnes souffrant de TCA et plus particulièrement l’hyperphagie, l’approche du yoga développée par Alexia n’est pas que physique. Elle est holistique. 

Une approche plus traditionnelle, mais qui permet de questionner, comprendre et passer à l’action autour de diverses pratiques qui ont toutes le même but : la découverte du Soi et le retour à l’équilibre, à l’harmonie.

Une manière de considérer l’individu dans son ensemble. La maladie n’est pas une étiquette, et il ne s’agit pas ici de simplement soigner des symptômes mais de pouvoir aider la personne à mettre en place un contexte de paix, d’amour et de calme pour lui permettre de se reconnecter à la source intérieure de son mieux-être. 

C’est cette source qui lui permettra de reprendre sa croissance interrompue, pour se rapprocher de sa nature profonde. 

Par le biais du yoga, que ce soit par un travail d’ancrage, de respirations, de reconnexion à soi, puis par du mouvement, des postures adaptées à la situation. Quitter l’automatisme excès-compensation, pour se relier à la modération, l’écoute, et libérer l’énergie et les émotions.

Comprendre et repérer les crises d’hyperphagie

Origines et causes des crises d’hyperphagie

Les causes et origines de l’hyperphagie boulimique relèvent souvent et principalement de différents facteurs. A la fois biologiques, psychologiques, médicaux et sociaux. Il est important de prendre en compte l’ensemble de ces facteurs afin de reconnaître au mieux l’apparition de la maladie et appréhender une prise en charge rapide et adaptée selon l’origine.

– Facteur biologique de l’hyperphagie :

Dans certains cas l‘hypothalamus peut être endommagé (par raison génétique, anomalie biologique ou choc brutal). Cela va induire des impacts et défaillances de neurotransmetteurs et déclencher le trouble alimentaire d’hyperphagie boulimique. Le cerveau se retrouve en difficulté quant aux sensations de faim, de satiété.

  • Le facteur social de l’hyperphagie :

Dans la sphère familiale et relations sociales, il est récurrent de remarquer des habitudes alimentaires particulières qui peuvent favoriser l’apparition de comportements hyperphagiques. Aussi, des relations difficiles entre les personnes peuvent engendrer une relation compliquée à la nourriture et créer des troubles des conduites alimentaires telles que l’hyperphagie mais aussi l’anorexie ou boulimie. 

  • Le facteur médical de l’hyperphagie : 

Une cause moins répandue mais néanmoins possible et répertoriée. Dans les cas de patients atteints de diabète notamment, le manque d’insuline peut entraîner des compulsions alimentaires. Aussi, le cas d’enfants ou personnes qui ont un Ver intestinal, ou ayant des prises de médicaments : corticoïdes, antihistaminiques, neuroleptiques, antidépresseurs, stupéfiants ; ces personnes sont sujettes à développer ce TCA.

  • Le facteur psychologique de l’hyperphagie : 

Le stress, l’anxiété, la dépression ou épisodes de déprimes récurrents sont les principales causes de déclenchement de l’hyperphagie boulimique. De nombreux cas de personnes dépressives passent par un trouble alimentaire (anorexie, boulimie ou hyperphagie), et près de 50% souffrent plus spécifiquement d’hyperphagie boulimique.

Ces phénomènes psychologiques avec répercussions sur la nourriture sous formes de compulsions alimentaires se traduisent par un manque d’amour propre, une perte de repères, de confiance et d’estime de soi. 

Les restrictions alimentaires induisent des cercles vicieux : 

restrictions-compulsions-culpabilité ; et le sentiment de perte de contrôle, privations successives développent des effets au niveau cognitif menant à une chronicisation des crises alimentaires jusqu’au diagnostic d’hyperphagie boulimique.

Les symptômes des crises d’hyperphagie boulimique

Les signes d’alerte et symptômes sont à repérer le plus tôt possible, car plus la prise en charge est précoce, meilleur est le pronostic et la chance d’en guérir complètement.

On peut lire dans le Manuel Diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) : « Les crises d’hyperphagie boulimique doivent se produire au moins une fois par semaine durant trois mois avec un sentiment de perte de contrôle sur l’alimentation ». 

Une liste de 5 critères complémentaires y est précisée :

  • Manger beaucoup plus rapidement que la normale ;
  • Manger jusqu’à se sentir mal à l’aise ;
  • Manger de grandes quantités de nourriture sans ressentir physiquement la faim ;
  • Manger tout seul à cause de la honte ; 
  • Ressentir du dégoût, se sentir déprimé ou coupable d’avoir trop mangé. 

Pour être diagnostiqué comme étant atteint d’hyperphagie boulimique, il faut présenter au moins trois de ces symptômes.

Les conséquences de l’hyperphagie boulimique

L’hyperphagie boulimique est une réelle pathologie, où l’on va manger sans faim, sans jamais ressentir de satiété. En cela, ce TCA ne peut être comparé à une simple fringale, à un petit « écart », ou à de la gourmandise. Il est une vraie maladie qui implique des conséquences graves :

  • L’hyperphagie est un trouble des conduites alimentaires, le retentissement est important, tant sur un plan individuel, familial, que social.
  • L’hyperphagie boulimique, et les formes partielles ont un retentissement majeur sur la santé physique et psychique de l’individu. Ces troubles sont associés à un risque important de complications graves à long terme liées aux troubles métaboliques induits et au suicide.
  • Ce trouble alimentaires est une maladie à hauts risques de décès de part les dommages sur la santé physique mais aussi psychologiques poussant au suicide.
  • Les TCA et ici l’hyperphagie boulimique, est fréquemment associée simultanément ou au cours de la vie à d’autres troubles physiques et psychiatriques. On retrouve parmi eux la dépression, les troubles anxieux, les troubles addictifs et les troubles de la personnalité.
  • Souffrir ou avoir souffert d’hyperphagie fait courir le risque de récidive ou de développer un TCA d’une autre nature au cours de la vie. (Hyperphagie vers anorexie ou inversement par exemple.).
  • Les TCA, dont l’hyperphagie boulimique sont encore insuffisamment repérées et prises en charge, les conséquences sont alors démultipliées car le soin n’est pas mis en place à temps,

Le rôle de la pratique du yoga pour se libérer de l’hyperphagie 

Pour une personne hyperphagique, l’enjeu est ici avant tout, d’apprendre à accepter les crises alimentaires comme des comportements relevant d’une véritable maladie. Car souvent, cette personne est convaincue d’être capable de limiter ses « écarts » (qui sont plutôt crises) : “cette fois, c’était le dernier écart !”. Elle pense ainsi pouvoir s’imposer un régime plus strict à l’avenir.
Mais son incapacité à stopper ses crises engendre généralement un sentiment de culpabilité, d’impuissance lui permettant de s’ouvrir à l’éventualité d’un accompagnement ou d’un traitement. 

Lorsque le patient hyperphagique demande de l’aide pour être guidé, soutenu, il franchit déjà un premier pas considérable vers sa guérison.

Les bienfaits du yoga dans la guérison de l’hyperphagie boulimique 

Le yoga permet d’appréhender cette complexité en remettant les besoins individuels ou encore le contexte de souffrance au centre, notamment lorsqu’il s’agit de nutrition. Les causes étant régulièrement liées aux émotions, il est alors utile de travailler, via le yoga, sur la gestion des émotions, de l’anxiété, du stress responsables de crises et comportements compulsifs.

Un travail global corps-esprit par le yoga apporte des bénéfices sur l’ensemble des facteurs : physiques, psychologiques, sociaux, médicaux.

Les respirations pour calmer le mental dans le cadre d’hyperphagie boulimique

Pour L’approche par le mental et l’émotionnel sera intéressante dans la prise en compte de l’hyperphagie boulimique.

Les émotions étant en première ligne dans la survenue des crises alimentaires, il est utile d’appréhender un travail de respiration afin de calmer le mental et le feu intérieur. Cet outil sera tout aussi utile en cas de besoin de manière immédiate à la survenue d’une pulsion, d’un état de stress fort.

Apprendre à respirer est alors la première étape pour calmer le corps et ainsi calmer le mental. Par les pratiques d’Alexia dans la Méthode Yoga & Peanut Butter, on apprend le pranayama, à sentir, ressentir, et à se connecter profondément.

Dans la Session 5 de la méthode « Entre faim et satiété : redécouvrir la modération » on peut découvrir et pratiquer la respiration yogique complète (Dirgha Pranayama). C’est le plus fondamental des exercices de respiration yogique et celui sur lequel se construisent d’autres pratiques de respiration.

Il est un outil très puissant dans tous les domaines de la vie y compris hors du tapis. Dirgha pranayama sert à diminuer le stress, contrôler les émotions, favoriser la confiance en soi, ramener notre esprit dans le moment présent, se recentrer, libérer les pensées parasites…

Les postures de yoga dans la guérison de l’hyperphagie

La respiration étant posée et appréciée, le travail de postures sur le tapis peut s’appréhender. On vient apprendre à pratiquer la modération, et trouver l’équilibre, la ligne médiane entre faim et satiété.

Ceci selon un ordre plus particulier pour venir aborder l’hyperphagie selon ses aspects et causes de souffrances :

  • S’ancrer physiquement et mentalement. Par des postures d’équilibre, d’ancrage, on vient solliciter le chakra racine : ardha chandrasana La Demi-lune, Virabhadrasana 2 Le Guerrier 2, Mālāsana La Guirlande, Tadasana la Montagne
  • Émotions (causes potentielles du trouble alimentaire hyperphagique). Par des postures d’ouverture du coeur pour libérer les émotions, purifier le centre énergétique qu”est le chakra du coeur et donc permettre la circulation plus fluide de l’énergie dans tout le corps : Virabhadrasana 1 Guerrier 1, ardha setu bandhâsana Le Demi-pont, Bhujangasana Le cobra.
  • Modération avec la pratique de Brahmacharya sur le tapis mais aussi en dehors. Dans la méthode d’Alexia, on retrouve les conseils pour pratiquer la modération et l’usage de l’énergie au mieux lors de l’approche physique du yoga, mais aussi par un exercice d’écriture et de questionnement.
  • Repos : s’accorder le repos, le plus possible et autant que nécessaire par la posture de votre choix et qui est bonne pour vous : Balasana L’enfant, Savasana, Viparita Karani Demi-Chandelle.

La méditation pour osciller entre faim, satiété et modération

Pour venir travailler sur le trouble alimentaire de manière lente, et sur un aspect plus mental et spirituel, voici un exercice de méditation proposé par le Dr Jacques Vigne : 

-En position habituelle de méditation les jambes croisées, mettre les deux mains sur les deux genoux.

-Faire osciller le haut du corps de gauche à droite, en commençant par un mouvement large, puis en se rapprochant progressivement de l’axe vertical, tout comme le fléau d’une balance qui s’équilibre. Quand on arrive dans la verticale parfaite, on sent comme un léger arc électrique qui traverse l’axe central.

-On peut associer l’oscillation vers la gauche au fait de céder à la faim, et vers la droite au dégoût de la nourriture.

L’ensemble des exercices, des respirations, asanas et méditations peuvent se pratiquer seul.e, mais si vous souhaitez ou avez besoin d’aller plus loin, nous vous conseillons de consulter un thérapeute.

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À propos de l’auteur

Manon Facon

On a tous quelque chose à dire, à montrer, à crier, à partager. De mon côté, j’écris. Parce que, quoi de mieux que le pouvoir des mots pour exprimer ses émotions, ses envies, ses passions ? C’est ma mission de chaque jour. Produire des contenus qui deviennent des lectures. Celles qui marquent et qui restent dans les esprits et les écrits.