Yoga & Peanut Butter

Se libérer des compulsions alimentaires

Les compulsions alimentaires touchent de nombreuses personnes. Bien plus qu’on ne pourrait imaginer finalement. Car ce trouble alimentaire compulsif sait être invisible et les personnes qui en souffrent savent le masquer. Bien qu’il soit invisible, il n’en est pas moins grave et sensible à aborder, car vivre avec un comportement alimentaire compulsif est difficile et douloureux. Cela fait souffrir au quotidien, de se retrouver dans un cercle vicieux infini qui impacte la vie, l’être tout entier.

Si le plan émotionnel prend grande part dans la survenue des troubles alimentaires compulsifs, il est aussi question des réponses et agissements en réponses à ces émotions. Tomber dans la compulsion alimentaire émotionnelle, ou apprendre et agir pour gérer ses émotions, et ses compulsions alimentaires. Les solutions médicales et thérapeutiques existent pour accompagner, guider, et libérer les personnes victimes de ces comportements alimentaires compulsifs. 

Le yoga est un de ces outils à saisir et pratiquer pour s’en libérer, retrouver une relation saine avec la nourriture et ne plus subir ces troubles dans la souffrance et la passivité.

Découvrez avec notre article comment le yoga apparaît comme solution face aux compulsions alimentaires.

Qu’est-ce que c’est les compulsions alimentaires ?

Définition des compulsions alimentaires

La compulsion alimentaire, c’est la perte de contrôle sur ce qu’on mange, peu importe la quantité, la qualité, le type d’aliments et le moment de la journée ou lieu où on se trouve.

La compulsion alimentaire est aussi reliée à l’impression de ne pas pouvoir s’arrêter, se retrouver dans un comportement alimentaire compulsif et sans limite. Lorsque la compulsion alimentaire est fréquente, récurrente et qu’elle génère de la souffrance et de la détresse, elle peut évoluer vers un TCA, trouble des conduites alimentaires.

Les scientifiques appellent ce trouble alimentaire le TAH (= trouble d’accès hyperphagique). 

L’hyperphagie s’inscrit ainsi dans le spectre des TCA avec la boulimie et l’anorexie, les 3 troubles les plus répandus et répertoriés.

Les compulsions alimentaires peuvent survenir dans des cas différents : 

  • Quand c’est une habitude : la compulsion alimentaire est tel un rituel, ancré dans la routine, soit par automatisme ou pour combler l’ennui.
  • Quand c’est selon un contexte : le comportement alimentaire compulsif survient dans des situations particulières, et les compulsions sont déclenchées par des événements précis (un buffet à volonté, une invitation, une odeur).
  • Quand c’est rattaché aux émotions : une émotion positive peut donner envie de se récompenser par la nourriture, se faire plaisir pour se féliciter, célébrer. Avec des émotions négatives (tristesse, manque, colère) on va se tourner vers la nourriture pour se réconforter, se consoler. Le souci étant qu’après une compulsion, le sentiment de culpabilité, de honte se fait sentir et enclenche un cercle vicieux de compulsions alimentaires émotionnelles.

Dans tous les cas, lorsque la compulsion alimentaire devient récurrente, elle prend forme de troubles alimentaires compulsifs et ne doit pas être prise à la légère. Il est important de considérer cet état de santé et de se faire accompagner par des spécialistes de la santé.

Les compulsions alimentaires pour se réconforter : la comfort food

Il y a un lien entre ce qu’on mange, et ce qu’on vit ! 

La compulsion alimentaire, caractérisée par la perte de contrôle sur ce qu’on mange, se produit en général lors de situations touchant à l’émotionnel. Le besoin de se consoler, de se réfugier dans la nourriture pour retrouver du réconfort, de la douceur, de la chaleur. 

C’est justement ce qu’on vient chercher dans certaines catégories d’aliments et plus spécialement le sucré, ou la nourriture plus grasse. Ces aliments procurent une sensation de plaisir qui déclenche la dopamine et empêche le cortisol, l’hormone du stress, de se développer. Il y a alors un aspect déculpabilisant (sur le moment) avec la nourriture réconfortante.

Parmi des exemples concrets d’épisodes de compulsion alimentaire :

  • se cacher pour dévorer une plaquette de chocolat entière ou une boîte de biscuits à l’abri des regards.
  • s’acheter une grande quantité de nourriture type “junk-food” chaque semaine pour combler un manque ou compenser du stress vécu au travail ou à l’école.
  • se retrouver dans le canapé le soir avec son pot de glace ou de pâte à tartiner à la cuillère lorsqu’on est stressé, triste ou suite à un événement particulier. 

La comfort food, nourriture de réconfort, fait alors son apparition comme une auto-médication naturelle, ceci sous forme d’épisodes de compulsion alimentaire. La réponse souvent apportée au stress, aux événements inhabituels, à la tristesse ou au manque, c’est par la nourriture. 

On va vers des aliments plaisir, réconfortants, qui nous rappellent de bons souvenirs, nous replongent dans l’enfance. Et c’est rarement vers une pomme ou une salade de quinoa que l’on a envie de se tourner ! Il y a alors un certain aspect addictif à la comfort food. A la frontière de la compulsion alimentaire qu’il est important de distinguer et considérer au besoin. Et avant de diaboliser, de vouloir éliminer ce “problème” de trouble alimentaire compulsif, il faut avant tout le comprendre et traiter les causes pour limiter les conséquences et le besoin de réconfort par des aliments. 

Les compulsions alimentaires ne sont pas une fatalité

Comment retrouver un rapport serein et sain avec la nourriture ?

Lorsqu’on souffre de troubles alimentaires compulsifs, le rapport à la nourriture est forcément et fortement impacté et mis à mal. Une relation compliquée avec l’alimentation induit ainsi des TCA et met en marche un engrenage entre restriction, compulsion, regret/culpabilité. 

Dans l’objectif de retrouver un rapport serein avec la nourriture, il est important de chercher les causes de cette relation plus particulière et parfois mauvaise, désagréable. Revenir aux sources de ce mal-être vis-à-vis de son assiette, de la nourriture, permettra de comprendre le déséquilibre présent et de pouvoir en analyser les liens et causes à effets.

Aussi, se rappeler que souffrir de compulsions alimentaires n’est pas quelque chose de mal ni à diaboliser et surtout ça n’est pas une fatalité. C’est un cas de figure régulièrement répandu, chez plus de personnes que vous ne le pensez. Votre collègue, votre amie, vos proches, chacun peut en souffrir, en silence. Car cela ne se voit simplement pas, ça se cache facilement. 

Mais se rappeler que comme d’autres maux, d’autres souffrances et troubles ça n’est pas irréversible, cela passe, tout passe.

Parce que, lorsque quelque chose se présente, que ce soit positif ou plutôt négatif tel que les compulsions alimentaires émotionnelles ou non, il y a des raisons, des explications. Rien n’est là par hasard, et c’est ce qui permet d’attirer notre attention et notre volonté de comprendre. 

Plutôt que de subir passivement, il est possible de développer une volonté de s’en sortir activement. Ceci passant par la compréhension, l’écoute, le non jugement de soi, et l’action par des méthodes et accompagnements adaptés. Le yoga fait partie des outils pour renouer avec soi, ses sensations, et retrouver un rapport serein à son alimentation.

Le stress a souvent le premier rôle concernant les troubles alimentaires compulsifs. On en parle plus largement dans l’article “Yoga anti stress : faire du yoga pour diminuer son stress et l’anxiété”. 

Indirectement donc, le yoga a vivement sa place dans la gestion des compulsions alimentaires. Dans le sens où, si le stress est mieux géré, mieux vécu grâce au yoga, les troubles compulsifs seront eux aussi diminués. Le yoga permet de développer la capacité à prendre du recul, de la hauteur sur ses émotions, ses sensations, sa situation au moment présent. Et ainsi pouvoir mieux appréhender les moments “critiques” à risques de compulsion alimentaire.

Se libérer des compulsions alimentaires avec le yoga

Les troubles alimentaires compulsifs ne sont pas une fatalité d’accord mais, quand on se retrouve en situation difficile, que faire en cas de compulsion alimentaire ?

Lorsqu’on sent la compulsion venir, grandir, et nous menacer d’exploser, on peut se sentir submergé, sans armes et forcé de plier via la nourriture. Alors, revenir à soi avec le yoga ou d’autres approches de pleine conscience est un moyen d’intégrer du calme, de l’apaisement et de l’écoute en soi et pour soi nécessaire dans ces tempêtes mentales. Apprendre à prendre le temps, respirer, s’écouter, entendre les besoins réels et s’entraîner à leur apporter des réponses autres que par la nourriture et la comfort food.

Mettre en place des habitudes pour apaiser ses compulsions alimentaires

Il est bon de mettre en place des petites habitudes. Par exemple une mini pratique à réaliser régulièrement pour trouver de l’apaisement et développer un ancrage, une attache solide autour de celle-ci. Puis on saura se tourner vers cette pratique, dès lors qu’on sent que l’émotionnel s’emballe et que l’envie de compulsion se montre. 

D’abord, se détendre. Puis, se sentir en sécurité. Et enfin, revenir dans le moment présent.

Aussi, quel que soit le moment de la journée où la compulsion alimentaire se fait sentir (bien souvent le soir malgré tout), ce qui peut être intéressant c’est de faire une pratique quotidienne, même si elle est petite. 

Cela permet de prévenir, d’anticiper et surtout d’installer un climat de confiance, de calme et d’apaisement qui ne sera pas propice au stress et à la survenue d’un comportement alimentaire compulsif. L’idée étant de venir désamorcer la peur, laisser l’espace à l’apaisement qui rend possible l’ancrage. C’est bien ce que vous propose Alexia Michel au cours de sa méthode complète en ligne Yoga and Peanut Butter, et repris dans son livre qui nous apprend à retrouver un rapport sain avec la nourriture. Pour en finir avec la spirale, toujours infernale et bien connue : restriction – compulsion- culpabilité. 

En se libérant des compulsions alimentaires avec le yoga, il s’agit de ne plus être submergé par des émotions (surtout négatives), des pensées, croyances limitantes et actions qui viennent compenser et temporiser ( via la nourriture) pour retrouver du calme. 

Avec le yoga, on apprend que la solution n’est pas de compenser (par du sport en excès, de la restriction, des jeûnes de toutes sortes, etc.)

Il existe bien d’autres moyens bons et équilibrés, pour (re)trouver de l’apaisement et éviter des crises compulsives. 

Dans ces situations de compulsion alimentaire émotionnelle ou troubles compulsifs, il est important aussi de rester dans la bienveillance et le pardon, être indulgent et doux avec soi-même. Au besoin, s’ouvrir et en parler pour se libérer émotionnellement et physiquement d’un poids trop lourd à garder seul.

Un comportement ne se change pas du jour au lendemain, et il y a tout un cheminement à parcourir. Cela prend du temps, pour que sur le long terme ce soit bénéfique et positif. Tout ce qu’on fait pour se faire du bien n’est pas immédiat, mais n’est jamais perdu. C’est un réel gain, mais qui se construit petit à petit sans que vous n’en ayez conscience absolue.

La méthode yoga and peanut butter pour diminuer les compulsions alimentaires

Le yoga apparaît comme une méthode douce et spirituelle pour retrouver une connexion à soiapaiser sa relation à la nourriture et ainsi diminuer les compulsions alimentaires.

La session 5 de la méthode complète Yoga and Peanut Butter “Satiété, faim, renouer avec son corps et sensations” aborde les sujets des différentes faims, excès, compensations, et plus particulièrement en lien avec la nourriture et le rapport à l’alimentation. 

Ce chapitre permet aux pratiquants de comprendre, d’apprendre à considérer leurs besoins, leurs envies, leurs comportements au quotidien. Ceci de manière à retrouver le “chemin du milieu”, la maîtrise des sens pour qu’au contraire ce ne soient pas et plus les compulsions alimentaires qui nous maîtrisent mais nous qui parvenions à reprendre la main dessus.

Par l’évocation des yamas*, la session 5 aborde Brahmacharya qui fait écho à la voie du milieu, la retenue, la modération. En dehors de tout excès quel qu’il soit.

La session 5 de Yoga and peanut butter apprend à ressentir et distinguer les différentes faims, la satiété, retrouver un rapport serein aux sensations, éprouver le plaisir de manger, de s’alimenter avec douceur, bienveillance et intellect. 

On aime à penser que manger peut et devrait toujours être un moment d’amour envers soi-même, de gratitude, une façon de dire merci à ses corps, et à soi. Etre en phase et en conscience des besoins du corps, du cœur, de l’esprit. Faire taire le mental et ses vagues submergeantes nous poussant à agir et à réagir en déséquilibre.

*Yama est un terme sanskrit qui correspond dans les Yoga Sūtra de Patañjali au premier membre du Yoga. Il signifie contrôle de soi, devoir moral, règle, observance; austérité, refrènement, et c’est la première étape du yoga intégral.

Se libérer des compulsions alimentaires n’est pas un parcours évident, immédiat et simple. Mais le fait d’être à l’écoute de soi, de s’ouvrir à l’autre, accepter l’aide, les conseils et les opportunités d’accompagnement et de développement permettra de diminuer les situations de stress, d’anxiété propices à la survenue de crises et comportements compulsifs. 

Rétablir une communication avec soi, avec ses sens et sensations pour être plus à l’écoute des besoins et intuitions du corps et de l’esprit est une étape cruciale dans la guérison des troubles du comportement alimentaire. 

Le yoga a un rôle dans ce cheminement de vie, pour atteindre l’apaisement, le calme, la douceur de vivre.

À propos de l’auteur

On a tous quelque chose à dire, à montrer, à crier, à partager. De mon côté, j’écris. Parce que, quoi de mieux que le pouvoir des mots pour exprimer ses émotions, ses envies, ses passions ? C’est ma mission de chaque jour. Produire des contenus qui deviennent des lectures. Celles qui marquent et qui restent dans les esprits et les écrits.