Body Positive : le Yoga pour tous les corps
Pour certains, c’est exprimer à voix hautes les débordements liés aux apparences, aux physiques parfaits médiatisés et déployés ; et tracer une voie de l’acceptation du corps, quelle que soit sa forme, son aspect. Pour d’autres personnes, le Body positive constitue une tendance, et même une forme d’injonction à l’acceptation absolue. Ne pas avoir le droit de ressentir des complexes, de ne pas supporter son image du corps. Finalement, qu’on soit trop maigre, trop grosse, accepter son corps n’est pas si simple, inné et évident.
Avec la pratique du Yoga et l’accompagnement dans sa confiance en soi, l’acceptation de soi, du corps est possible, faire la paix avec lui, et réapprendre à s’aimer, s’accepter. Voyons comment le yoga peut intervenir dans ce cheminement.
Le mouvement body positive
Les valeurs du Body Positivisme
Le body positive , cette « nouvelle tendance » que l’on croise de plus en plus. Est-ce un phénomène de mode, une trend ?!
Ce mouvement est né sur les réseaux sociaux suite à un ras-le-bol d’un groupe de femmes sur toutes ces illusions de perfection. Il faut l’avouer, les réseaux, les médias, regorgent d’images d’un soit disant “corps idéal” : utilisation des filtres, des retouches, de lumières… toute cette idéalisation est largement à l’origine de nombreux complexes qu’on développe de nous-même et dès le plus jeune âge.
Le mouvement “Body Positive” a été initialement créé pour mettre un terme à cette quête du physique parfait, qui, tout simplement, est impossible à atteindre car, un physique est parfait pour qui au juste ?
Être “body-positive”, c’est apprendre à aimer et accepter son corps dans toute son unicité. « Apprendre », car oui, ça demande souvent beaucoup d’efforts et ça n’arrive pas tout seul. Parvenir à regarder ce que l’on considère sur nous comme des défauts, d’un nouveau regard, avec plus de bienveillance et d’empathie envers soi-même, c’est un réel challenge !
Notre vision de nous-même a tellement été formatée depuis notre enfance et en continu dans notre vie, qu’il devient difficile de s’en défaire, encore plus en prenant de l’âge et en voyant son corps changer. Mais rien n’est jamais irréversible, au contraire, c’est ce que le Yoga nous enseigne. En Yoga, comme dans le quotidien de la vie, chacun est le bienvenu, et accueilli de la même façon, sans jugement.
Vaincre la dysmorphophobie
Associée aux problèmes de l’image de soi, on retrouve officiellement diagnostiquée chez 2% de la population mondiale, le trouble mental de la dysmorphophobie. Elle se caractérise par des pensées excessives et une obsession d’un(des) défaut(s) imaginaire(s) ou d’un petit défaut physique, dont la perception de la personne est démesurée.
On vous a alors questionné, sur ce que le miroir renvoyait de vous-même. Parmi les réponses, un mélange de retours dévalorisants, neutres et quelques uns porteurs de signes vers l’acceptation de soi. Mais majoritairement très peu positifs.
Ces pensées, discours et images de soi négatifs nous montrent combien le mental, les sens, les habitudes, croyances peuvent être puissants.
Avec le yoga, on apprend qu’il est possible de les comprendre, de les maîtriser avec bienveillance et de transformer ce qui vous diminue pour aller vers plus de découverte de vous même et de confiance.
Il est bon de rappeler que le problème lié au corps persistera même avec un régime, une perte de poids si l’on se sent trop « grosse ». Car avec la dysmorphophobie, le poids n’a rien à voir. Il est une excuse.
Nous vous parlons de dysmorphophobie dans notre article “Reflet” : Le nouveau court métrage Disney sur la dysmorphophobie corporelle.
Changer de regard sur soi
La pratique du yoga c’est aussi, pouvoir vivre et mettre en lumière, la manière dont, au-delà des performances, de la souplesse, des capacités aussi multiples et uniques, le rapport au corps change.
Parmi les pratiquants de yoga, débutants ou déjà expérimentés, il y a naturellement des personnes aux morphologies diverses, qui ont subi des moqueries, ont été rabaissées au cours de leur vie. Elles ont alors longtemps cru que ces activités, ces gestes, n’étaient pas pour elles, et qu’elles ne pourraient jamais faire ce qu’elles voudraient (du sport, du yoga, de la danse, voyager…).
Mais parce qu’elles ont su entendre le message body positive, appris et intégré les outils vers l’acceptation de soi, et commencé à changer de regard sur leur corps, leur apparence, elles ont réussi à franchir le cap d’enfin oser et s’épanouir dans ce qui est bon pour elle, et non pas pour les autres. Les croyances limitantes donneront toujours ces pensées interdites, et empêcheront de vivre en phase avec ses envies, ses besoins profonds, ce qui nous anime et qui nous donne des étincelles de vie et d’espoir.
La pratique du yoga fait partie d’un parcours qui amène à voir son corps autrement qu’à travers l’esthétique, mais aussi à travers ses capacités physiques, mentales et sa marge de progression depuis le commencement.
Avec cette approche bienveillante du yoga, du mouvement, loin de la représentation d’un monde codifié, compétitif, sur les médias, il est possible de construire à son rythme une nouvelle manière de se percevoir et de se réapproprier son corps. De changer de regard sur soi, et de s’accepter ainsi, comme on est.
Comment le yoga peut aider à s’accepter ?
« Le yoga apprend à voir son corps comme gracieux » Alexia Michel
La perception du corps
Critiquer son corps est souvent une habitude dans nos discours et pensées. Il est parfois même inconcevable de prendre des photos, des vidéos encore moins d’en montrer en public ou désormais d’en poster sur ses réseaux sociaux. Des jambes trop grosses, un ventre qui dépasse, des bourrelets, de la cellulite un peu partout, un visage détestable et un courage affaibli voir inexistant. La perception de soi, de son corps, de son apparence physique et mentale est un élément central dans la manière de se sentir avec soi-même, et dans le rapport à soi et aux autres.
Il n’empêche que, la nature a déroulé cet élément aussi sublime que juste, qu’il convient de remettre à sa juste place, réelle : le reflet. La perception et la réalité personnelles sont sur un même pied d’égalité : ils sont le reflet de nos pensées.
Nous reflétons ce que nous pensons et pensons ainsi, qu’il s’agit d’une réalité. Une réalité que l’on alimente, que l’on renforce et que l’on nourri chaque jour avec des idées créées par notre imaginaire et notre force de comparaison, de croyance et de naïveté.
Rappelons-nous, que cette perception du corps reste faite, bien souvent, à partir d’idées pré-construites, influencées par la société, les images dénaturées. Il existe en nous tous, un immense pouvoir de dépasser nos perception limitantes et de nous libérer d’une réalité qui s’éloigne de notre vérité. Ne serait-ce qu’en questionnant nos croyances limitantes, ce que nous prenons pour réel et vrai, et qui ne l’est pas.
Créer un reflet en accord avec soi, aligné, permet d’être en paix.
Vivre en accord avec son corps
Déployer l’alignement en dehors de toute rigidité, c’est ici quelque chose que l’on cultive en yoga. C’est une façon d’être en accord avec son corps. Avec soi même comme jamais ailleurs. Se retrouver dans l’ajustement vers le centre, son centre. Avoir d’un coup beaucoup plus d’espace qui avant, était dédié à bien d’autres croyances limitantes, inadaptées et non alignées avec soi.
Peu importe où nous en sommes avec le corps, l’alimentation, la perception, retrouver l’harmonie est légitime, beau, puissant, et surtout important. Il n’y a pas de comparaison à avoir ni avec les autres ni avec soi-même ou avec son idéal rêvé.
Pour atteindre une harmonie avec soi, vivre dans une relation apaisée avec son corps, il sera utile d’aller fouiller à l’intérieur de soi. Par la pratique physique du Yoga, mais aussi mentale. Puisqu’on est capable d’accorder du temps sur le tapis, pourquoi ne pas aussi faire de la place dans sa vie pour se retrouver mentalement, et enfin chercher à guérir des blessures plus profondes ?
Plus on va ignorer volontairement le rejet que l’on a vis à vis de soi-même et plus les symptômes de déséquilibres vont grandir et plus la souffrance sera grande et difficile à apaiser.
Vivre en accord avec son corps demandera autant de bienveillance, de clairvoyance, d’amour et de temps. Choses que l’on ne prend plus la peine de ressentir, de prendre. Ou plus assez pour se faire passer en priorité.
Gratitude envers son corps
Vous réussissez à regarder votre corps au-delà de son apparence physique ? La société nous pousse à observer le moindre recoin visible de notre anatomie mais, notre corps est avant tout un mécanisme extraordinaire qui nous permet chaque jour d’être en vie, de bouger, de voir, de sentir.
De la cellulite est peut-être présente sur vos jambes mais ce sont elles qui vous permettent de vous déplacer chaque jour, de sortir, de faire du sport, de vous porter dans vos déplacements.
Des vergetures sont peut-être apparues sur votre peau, elles sont une marque de votre histoire et reflète une partie de votre vie.
Vous ne pouvez pas enlever certaines marques sur votre corps, mais vous pouvez choisir de vous focaliser dessus en vous disant que vous détestez ce que vous voyez ou vous pouvez choisir d’accepter cette partie de votre histoire tout en faisant le maximum pour vous sentir bien dans ce corps qui est le vôtre pour toute votre vie.
Réalisez tout le potentiel que possède votre corps, et accordez lui de la gratitude, de la reconnaissance, comme vous le feriez avec votre meilleure amie.
La grâce c’est être en accord avec soi même. C’est transpirer cette énergie spéciale que les autres ressentent. Ce n’est pas une question de minceur, d’apparence « parfaite ». C’est renouer avec son corps, peu importe sa forme. C’est se retrouver dans l’alignement, se rencontrer à nouveau dans des petites choses aussi subtiles que magiques, sur le tapis et ailleurs.
C’est laisser l’espace sentir, ressentir. Créer, exprimer et sortir de sa carapace de pensées limitantes. S’accorder le temps nécéssaire pour ça, se laisser porter par ceux qui sont en mesure d’accompagner sur ce chemin ou ceux qui sont aussi sur cette voie pour parcourir ensemble.
L’un des fondements du yoga est la non-violence, tant dans le rapport aux autres que dans le rapport à soi. Ce qu’il est bon d’apprendre, de transmettre, c’est de se regarder et de regarder les autres avec bienveillance, et de ne pas s’autoflageller quand nous ne sommes pas dans une « bonne » journée, ou que l’on n’arrive pas à faire quelque chose. Il y a une valeur d’acceptation, de soi et des autres tels que nous sommes aujourd’hui : nos corps fluctuent, il faut en prendre ce que nous pouvons prendre à l’instant T.
Le yoga n’est pas un remplacement pour une thérapie, un outil magique qui guérit tous les problèmes. Néanmoins, en complément d’une thérapie, avec les bons accompagnements et outils, il vous guidera en introspection, et vous réaliserez que ces actes d’apparence bénin sont un moyen de guérir.
