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10 choses à savoir sur l’anorexie mentale

anorexie mentale

L’anorexie mentale fait partie des 3 troubles des conduites alimentaires les plus répandus et reconnus. Ces TCA représentent des troubles extrêmement complexes qui touchent toutes les sphères du corps et de la vie. Le corps, le mental, le cœur, les émotions, la vie sociale… Tous sont affectés dans le cas d’un trouble alimentaire. Voici 10 choses à savoir sur l’anorexie mentale qui permettront d’en apprendre plus sur cette maladie grave, et de pouvoir agir en cas de situations à risques.

1/ L’anorexie mentale, un trouble des conduites alimentaires

L’anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire (TCA) d’origine multifactorielle : facteurs personnels de vulnérabilité psychologique, biologique et génétique, facteurs environnementaux, familiaux mais aussi socioculturels (les injonctions et la place de l’image du corps dans nos sociétés). 

Selon l’HAS (Haute Autorité de Santé), cette maladie est définie selon les critères diagnostiques des classifications internationales (CIM-10 et DSM-IV-TR) ci-dessous.

Source : has-sante.fr

Pour considérer et soigner au mieux la maladie, la prise en charge doit être multimodale, pluri-disciplinaire, et ce, le plus précocement possible.

L’anorexie mentale se distingue et se caractérise par la gravité potentielle de son pronostic (risque de décès, complications somatiques et psychiques nombreuses : défaillance cardiaque, ostéoporose, infertilité, dépression, suicide, etc), risque de chronicité, de rechute et de désinsertion sociale. La guérison est possible même après plusieurs années. 

Mais il en va d’une approche pluridisciplinaire adaptée, et la nécessité d’aborder les dimensions nutritionnelles, somatiques, psychologiques et familiales. 

2/ Les femmes sont les plus touchées par l’anorexie mentale

Selon une revue des études épidémiologiques (Inserm) réalisées entre 2000 et 2018, l’occurrence de l’anorexie mentale s’élèverait entre 3.000 et 6.000 nouveaux cas chaque année en France.

La prévalence de l’anorexie au cours de la vie serait de 1,4% chez les femmes et de 0,2% chez les hommes. Dans la population française, 9 cas d’anorexie mentale sur 10 sont des femmes.

Ce trouble survient essentiellement lors de la puberté, entre 13 et 17 ans, avec un pic à 16 ans. Depuis plusieurs années, un rajeunissement de l’âge des patients est constaté. Cependant l’anorexie apparaît aussi chez l’enfant prépubère ou chez l’adulte.

En moyenne la maladie dure 7 ans, mais cela peut varier de six mois à 30 ans ou toute la vie. 

Au bout de cinq années de maladie, environ les deux tiers des patients guérissent, tandis que le trouble alimentaire devient chronique chez les autres. Avec toujours une prévalence chez les femmes.

3/ Repérer les symptômes et signes de l’anorexie mentale 

L’anorexie mentale est un trouble qui impacte dangereusement les aspects psychologiques et comportementaux d’une personne et de son entourage. Il est important de savoir repérer les symptômes et signes d’alerte pour agir en conséquence.

Les signes et symptômes courants de l’anorexie :

  • Dénutrition excessive, insuffisance pondérale marquée ou perte de poids très rapide.
  • Rythme de sommeil irrégulier et mauvais, pouvant entraîner de la fatigue et de l’épuisement.
  • Problèmes de socialisation, évitement ou isolement volontaire.
  • Agressivité, agacement ou énervement facile pour des questions insignifiantes.
  • Affaiblissement de la capacité d’attention et de concentration.
  • Trous de mémoire, troubles d’élocution ou gestuelle.
  • Hypoglycémies récurrentes, malaises.
  • Fréquence cardiaque basse au repos.
  • Tendance à avoir froid en continu (premièrement aux extrémités puis sur tout le corps).
  • Obsession continue pour la nourriture, les repas.
  • Habitudes et choix alimentaires fixes, repas et comportements ritualisés, présence de TOC.
  • Troubles de l’humeur, états anxieux, troubles de la personnalité. On ne reconnaît plus la personne.
  • Perfectionnisme excessif, désir inné de perfection dans tous les domaines.
  • Activité sportive accrue et/ou excessive. 
  • Hyperactivité continue.
  • Troubles digestifs, constipation récurrente.
  • Carences, anémie, peau sèche, perte de cheveux, ongles cassants, érosion de l’émail dentaire sont d’autres symptômes observés chez les personnes atteintes d’anorexie mentale.

4/ Les causes et facteurs de risques de l’anorexie mentale

Les causes de l’apparition d’un TCA sont multiples : 

Facteurs biologiques : Les types de gènes impliqués ne sont pas clairement identifiés sur l’aspect biologique mais il existerait certaines prédispositions génétiques qui exposent certains individus à un risque élevé de développer une anorexie mentale ou un TCA. La tendance au perfectionnisme, l’hypersensibilité et cas de dépression héréditaire peuvent être associées à la survenue de l’anorexie.

Facteurs psychologiques : Les personnes atteintes de troubles alimentaires tels que l’anorexie ont plus de facilité à suivre des régimes alimentaires complexes et à se restreindre, même si elles ont faim. Une obsession pour les corps parfaits, la dysmorphie corporelle qui font croire qu’ils ne sont jamais assez minces malgré leur poids insuffisant. Cela provoque une anxiété sévère, des troubles psychologiques aggravant l’engrenage du trouble alimentaire. 

Facteurs environnementaux : La société passée et actuelle ont mis et mettent ouvertement l’accent sur la minceur, le corps parfait, les régimes amaigrissants. Injonctions et diktats de la minceur poussent à répondre par des comportements extrêmes. Ceci pour avoir l’apparence qui nous fera être accepté par la société. Estime de soi et confiance en soi sont impactées par la pression extérieure. Les comportements alimentaires et quotidiens suivent la marche et les TCA se développent.

5/ L’anorexie mentale est une maladie grave qui laisse des séquelles

Les séquelles de l’anorexie sont directement liées à la dénutrition et/ou aux comportements associés (vomissements, restrictions, compensations excessives) à la maladie.

Les conséquences dépendent de la gravité du trouble, de l’importance de la perte de poids et du retentissement plus ou moins grave sur l’organisme (système cardiaque, nerveux, hormonal, résistance osseuse…). 

Si la moitié des personnes guérissent, 45% des cas se transforment en anorexie chronique : ils restent stables mais ne guérissent pas complètement et gardent des comportements et symptômes propres à la maladie. Les rechutes sont fréquentes lors de l’évolution de l’anorexie mentale. En cas de rémission, le suivi doit se maintenir au moins un an. 

Les 5% restants décèdent (suite aux effetc de la maladie ou par suicide). Le taux de suicide des patients anorexiques est le plus élevé de toutes les maladies psychiatriques. 

6/ L’importance de la prévention de l’anorexie mentale

Le repérage précoce est un enjeu majeur si ce n’est principal de la prévention des troubles du comportement alimentaire incluant l’anorexie mentale.

En ce sens, il est important de connaître les comportements, actions à avoir quant à la prévention et sensibilisation aux TCA et anorexie. Cela peut passer par de nombreux biais : 

  • Avoir connaissance et savoir repérer les signes d’alerte et symptômes de la maladie 
  • Porter un regard bienveillant, sans jugement et se détacher des injonctions sociétales du corps et de son image.
  • Avoir conscience que des remarques, mots, regards peuvent impacter et créer des étincelles, propices à un départ de TCA.
  • Avoir à portée de main le numéro de la ligne téléphonique “Anorexie Boulimie Info Écoute” : 09.69.325.900.
  • Parler et partager les informations au sujet des TCA et de l’anorexie mentale autour de soi (proches, amis, réseaux sociaux).
  • Promouvoir et relayer les événements et publications des médias spécialisés listés dans notre article Tout savoir sur les TCA.
  • Porter la voix et l’information de l’existence d’une journée spéciale dédiée aux TCA : Journée mondiale des TCA du 2 juin et rester informé des actualités notamment via le site FFAB.fr

7/ La prise en charge précoce de l’anorexie est déterminante

La prise en charge précoce de l’anorexie mentale est un facteur déterminant de guérison. Elle permet d’éviter la survenue de complications ou une évolution vers la chronicité. Le traitement porte à la fois sur l’aspect médical et psychologique de la maladie.

Avant la mise en place d’un traitement ou prise en charge adaptée, le diagnostic bilan est réalisé en associant une évaluation somatique, nutritionnelle et psychique. En incluant la dynamique familiale et sociale tout aussi importantes. 

Ce bilan permet de déterminer les signes de gravité et de suivre l’évolution de l’état du patient dans le temps.

Les soins, mis en place le plus précocement possible, ne se conçoivent que dans la durée. Ils nécessitent l’adhésion du malade, parfois longue à obtenir, et celle de sa famille… En effet, dans l’anorexie mentale, il y a toujours une phase de déni durant laquelle le malade ne comprend pas où est le problème et ne reconnaît pas sa maladie

Lors de la mise en place des soins, le médecin établit avec le patient les objectifs communs. Ils concernent d’abord l’arrêt de la perte de poids, pour ensuite envisager un gain progressif de poids

8/ Les solutions mises en place pour le traitement de l’anorexie mentale

Il n’y a pas de traitement médicamenteux spécifique de l’anorexie. Mais des soins et thérapies pluridisciplinaires sont développés pour accompagner le patient vers la guérison, ceci de manière adaptée pour chacun. Le trouble alimentaire qu’est l’anorexie ne s’exprime pas de la même manière selon les personnes et la prise en charge sera alors différente. On retrouve parmi les thérapies : 

– L’hypnose : L’inconscient joue un rôle majeur chez certains patients, en fonction des traumatismes vécus, enfouis, refoulés. On n’y a plus accès. En agissant sur les aspects émotionnels et cognitifs, l’hypnose peut participer à la thérapie et la guérison de certaines personnes souffrant de TCA et anorexie.

La PNL (programmation neuro-linguistique) : L’objectif est de parvenir à la réconciliation et à l’alliance du conscient et de l’inconscient et de donner plus d’ouverture, de souplesse, de structure et de cohérence. Les patients sont guidés dans une meilleure acceptation de leurs blocages, émotions et résistances. La PNL humaniste est une bonne approche pour la résolution des troubles alimentaires mais plus rarement utilisée car elle demande au thérapeute des connaissances bien spécifiques sur l’expression des symptômes et spécificités du trouble.

– La Thérapie Comportementale et Cognitive : Cela suppose que le patient souhaite changer son comportement et qu’il soit acteur dans sa thérapie. Cette démarche est rarement volontaire chez les patients souffrant d’anorexie mentale. 

La TCC peut alors se décliner dans une forme généraliste (dont les méthodes restent personnalisées à chaque patient), ou spécifique TCA : plus restreinte car est centrée plus précisément sur le trouble alimentaire et l’alimentation, que sur le problème généralement plus vaste et large. Elle est néanmoins utile pour déconstruire les peurs et pensées inhérentes à l’alimentation.

La TCC doit souvent être couplée à d’autres outils (thérapies psycho-corporelles), et un travail multidisciplinaire reste indispensable (suivi somatique médical, suivi nutritionnel, et suivi psychique.

– La thérapie psycho-corporelle : le yoga est un outil privilégié à développer en parallèle dans l’accompagnement de l’anorexie. L’approche corporelle peut venir soulager l’aspect émotionnel, anxiété, angoisse et rapport au corps et à l’image de soi. 

Dans l’article Vaincre ses TCA : le rôle du Yoga , on vous explique avec précision le rôle du yoga dans le traitement d’un trouble alimentaire.

Le corps et l’esprit sont un seul et même système. Le yoga peut répondre à la nécessité de reconnecter avec les aspects sensoriels et émotionnels, et parvenir à ne plus voir son corps comme “étranger”.

Suivi somatique, nutritionnel et psychique : Selon la durée et la gravité de l’anorexie, les prises en charge peuvent se dérouler au travers de soins ambulatoires, médicaux, plus ou moins intensifs. Souvent, la prise en charge en ambulatoire est privilégiée via des rendez-vous réguliers avec les médecins (généraliste, psychiatre, médecin nutritionniste).

Parfois une hospitalisation de jour ou à temps plein devient indispensable lorsque le malade ne modifie pas son comportement, n’adhère pas au projet thérapeutique et/ou encourt un danger vital.

De nombreux services hospitaliers français et internationaux ont développé une prise en charge de qualité, construite avec le patient et sa famille. 

Cette hospitalisation constitue un soin encadré et offre des thérapies et accompagnements multiples : suivi nutritionnel adapté, entretiens thérapeutiques quotidiens, groupes de parole, art-thérapie, sport adapté, activités culturelles, ateliers culinaires, cours de yoga (à l’exemple d’Alexia pour l’Unité TCA à l’hôpital Saint Vincent de Paul à Lille).

9/ Le rôle de l’entourage est central pour les malades d’anorexie

Les proches jouent un grand rôle dans l’acceptation par le malade de la nécessité d’une prise en charge médicale/thérapeutique et ils peuvent être aidés dans cette prise de conscience.

L’anorexie mentale génère souvent un stress et des perturbations familiales importants. La mise en place de thérapie familiale a démontré une réelle efficacité sur les patients et l’entourage.

Ils (parents, fratrie, amis et conjoints…) sont aidés et accompagnés dans leur fonction de soutien. Ils bénéficient d’entretiens familiaux réguliers, d’une psychothérapie familiale ou de la participation à des groupes de parents ou de familles pour prendre leur rôle au sérieux et être un véritable pilier et soutien pour la personne atteinte d’anorexie et TCA.

L’objectif est de renforcer les liens intrafamiliaux pour replacer la famille au cœur d’une dynamique constructive, positive menant vers la guérison.

10/ Guérir de l’anorexie mentale : c’est possible !

On peut guérir de l’anorexie ! C’est une maladie qui dure parfois longtemps, plusieurs années, avec des phases de guérison et des rechutes. C’est un des troubles dans lesquels les patients passent parfois un long temps à ne pas vouloir aller mieux. Il existe un fort sentiment d’ambivalence chez les patients quant à savoir s’ils souhaitent guérir ou non de l’anorexie.

La moitié des personnes anorexiques guérissent complètement à terme, n’excluant pas le fait de garder des séquelles potentielles à vie ou à long terme.

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À propos de l’auteur

Manon Facon

On a tous quelque chose à dire, à montrer, à crier, à partager. De mon côté, j’écris. Parce que, quoi de mieux que le pouvoir des mots pour exprimer ses émotions, ses envies, ses passions ? C’est ma mission de chaque jour. Produire des contenus qui deviennent des lectures. Celles qui marquent et qui restent dans les esprits et les écrits.