Yoga & Peanut Butter

Accepter son corps avec le yoga

Les diverses normes de la société concernant l’apparence physique ne nous aident pas à accepter notre corps, ses qualités, ses “défauts”, ses formes, aspects et le reflet que nous renvoie parfois le miroir. L’influence des autres, du regard biaisé et surtout des réseaux sociaux et médias sont autant d’éléments prépondérants dans la difficulté d’accepter son corps. Travailler sur l’acceptation de soi constitue un long chemin et un parcours qui dure parfois toute une vie. La pratique du yoga est alors un bel outil pour initier cette démarche d’acceptation de soi.

Dans notre article, découvrez en quoi le yoga peut apprendre à accepter son corps et à développer de la bienveillance envers soi.

Le yoga n’est pas qu’une pratique physique

Le yoga se focalise sur l’être tout entier

Vous commencez à le constater ou le savez déjà au fil de votre pratique et cheminement, le yoga n’est pas que physique, et même surtout il est bien plus qu’une pratique physique. Sur bien d’autres aspects, le yoga appréhende l’être tout entier, dans son ensemble et en ce sens, il ne fait pas qu’une focalisation sur le corps physique, mais aussi le corps mental, spirituel.

Le yoga est, avant tout et traditionnellement, holistique. Mais fait partie d’un ensemble de valeurs, et chaque corps, être et histoire sont de petits grains de sable s’ajoutant dans l’immensité de ce que le yoga apporte individuellement et collectivement.

C’est sur 8 membres fondamentaux, les 8 aspects, que le yoga a été inscrit dans la tradition par le grand maître Patanjali. Il a été le premier à les formaliser par écrit. Son livre “les yoga-sûtras” expose de façon très condensée les différents aspects du yoga dont ces 8 piliers.

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Comprendre les 8 membres du yoga pour accepter son corps au-delà du physique

accepter son corps

Les 8 membres du yoga s’apparentent à 8 branches. Elles représentent différents aspects du yoga, qui décrivent une manière assez linéaire d’avancer sur cette voie, ou qu’on peut également aborder en parallèle, un peu comme si on suivait simultanément les ramifications d’un arbre. 

On retrouve ainsi ces 8 membres:

  • Yama: les règles sociales, ensemble de principes éthiques
  • Niyama: l’ensemble de règles de vie personnelles, attitude vis à vis de soi
  • Asanas: les postures réalisées en cours de yoga
  • Pranayama: la respiration, la régulation du souffle pour améliorer l’homéostasie
  • Pratyahara: le retrait des sens pour mieux canaliser, centrer et unifier le mental
  • Dharana : l’attention, la concentration pour écarter toute autre perception, sensation extérieure
  • Dyana: la méditation. Posture d’observation, sans action ni jugement des pensées qui défilent sans que l’esprit ne s’y attache
  • Samadhi : état d’unité, de bien être absolu.

Les 2 premières branches, yama et niyama, concernent nos valeurs et notre style de vie. Les 3 suivantes, asanas, pranayama et pratyahara, sont des moyens de travailler sur les aspects extérieurs de notre nature : le corps, la respiration et les sens. Les 3 dernières vont naturellement ensemble. 

L’attention nous mène à la méditation, puis finalement au sentiment d’unité, d’absolu. C’est l’étape ultime du yoga, quand on ne voit plus les différences entre les êtres, quand on se sent uni avec le tout, connecté avec l’univers en général, avec le plus grand que soi, l’immensité dans, autour et au-dessus de soi.

La respiration au coeur de la pratique du yoga

« Respirer profondément c’est un peu comme passer un coup d’aspirateur dans tout le corps ! » Alexia Michel.

La pratique du Pranayama, 4eme membre du yoga est une manière de se reconnecter à soi, à son être profond et à laisser le corps physique être là, sans préoccupation mentale, sans pensée ni jugement envers lui. L’esprit est comme « aspiré » dans une concentration du souffle.

Dans la session 9 de la Méthode Yoga et Peanut butter, le Pranayama est vivement développé, décortiqué avec ses principales techniques, ses étapes et paliers. Cette session est centrale pour accompagner la maîtrise du souffle, du mental et du corps énergétique. Ceci de manière à se détacher du physique, et savoir placer la respiration au cœur de la pratique du yoga. 

Le pranayama permet aussi de parvenir à la maîtrise, plus avancée, des bandhas, les trois verrous énergétiques : Mula Bandha (verrou de la racine, le périnée), Uddiyana Bandha (verrou du diaphragme, plexus solaire) et Jalandhara Bandha (verrou de la gorge, sternum). Ceci pour conserver l’énergie vitale (prana) dans le corps, pour comprendre et accueillir leurs effets sur la circulation, l’organisme, le système interne. Apprendre à respirer plus lentement pour ressentir plus intensément et vivre plus longtemps dans un corps que l’on connaît et accepte. L’énergie circule, la force vitale s’étend. Car lorsque le souffle est agité, l’esprit est agité. Et inversement. L’activation de ces verrous et energies vient alors reposer le corps et le régénérer. 

Bien respirer est essentiel et cela s’apprend. En pratiquant le pranayama, nous pouvons optimiser ce que la méthode Yoga & peanut butter enseigne et communique au travers des sessions, étapes et cheminements de chacun vers l’acceptation de soi, l’acceptation de son corps.

Accepter son corps dans la pratique du yoga

L’approche du yoga par le corps

On ne peut le nier, le corps fait entièrement partie de l’approche du yoga et de sa pratique. Que ce soit par les asanas (postures), par le pranayama pour faire circuler l’énergie par le souffle, par les chakras, indissociables du système du Prana. Le travail sur les chakras a pour but essentiel d’éveiller l’énergie divine présent dans tous les être vivants : la Kundalini.

C’est justement en pratiquant le Hatha Yoga, en apprenant à contrôler sa respiration et à calmer le corps, que le cheminement prépare aux pratiques méditatives plus profondes nécessaires à l’éveil de la Kundalini et à l’acceptation du corps, de soi.

Au-delà du simple fait d’être un corps physique, le corps fait surtout union parmi 5 corps nommés les pancha kosha, par les Védas*. Pour comprendre et accueillir la bienveillance et l’amour de soi, il est bon de connaître ses fondements.

Les pancha kosha sont les 5 enveloppes de l’âme et tous les corps sont intimement liés : 

  1. Anna-maya kosha, corps physique : le corps de la nourriture, l’organique.
  2. Prana-maya kosha, corps vital : l’énergie vitale (prana), avec laquelle se nourrit chaque cellule du corps physique. Elle est liée à la santé physique.
  3. Mano-maya kosha, corps mental et sensoriel : système des sensations et des émotions, des jugements et pensées constituant notre mental. Les agitations dans le mental qui est l’enveloppe la plus instable, troublent les koshas inférieurs (1 et 2) et peuvent aussi bloquer les koshas supérieurs (4 et 5). Lorsqu’on est en colère notre corps rougit, l’énergie virevolte et nous perdons le sens de l’intuition, le sourire, la joie. C’est pourquoi le yoga travaille beaucoup avec le mental et l’apaisement des sens pour apaiser le corps physique.
  4. Vijnana-maya kosha, corps d’intellect et d’intuition : C’est « la voix intérieure », la connaissance, le guide, l’intuition véritable.
  5. Ananda-maya kosha, corps de félicité : C’est l’enveloppe qui est composée de béatitude et de félicité (ananda). C’est un corps de grande lumière, inaltérable.

Nos diverses pratiques yogiques viennent purifier les koshas afin d’enlever l’aspect matériel « maya » et faire l’extension de la conscience jusqu’à notre nature originelle qui n’est pas physique mais bien plus.

Nous avons certes un corps physique, mais il est important de comprendre que les corps sont complémentaires, interdépendants, unis et forment un ensemble en harmonie et que l’acceptation du corps ne se fait pas uniquement du point de vue organique, matériel, palpable.

 Accepter son corps, c’est accepter son être tout entier, ses enveloppes de l’âme, ses énergies, ses forces vitales. 

L’approche du yoga permet de découvrir son corps, son être et son tout. Pour l’apprivoiser, le connaître et l’accepter sans jugement ni dureté.

*Les Védas représentent un ensemble de savoirs et connaissances sur lesquels se basent toute la culture, les sciences, les religions et les courants spirituels de l’Inde. Aussi, la connaissance védique n’appartient ni à un peuple, ni à un pays, ni à un maître, les Védas sont là, où ils doivent être Ils ont été mis par écrits il y a 5000 ans. 

Cultiver la bienveillance pour accepter son corps

Dans un cheminement vers l’acceptation de son corps, la non-violence, la bienveillance envers soi-même est une des étapes indispensable et indissociable de la pratique du yoga.

Dans la Méthode Yoga and Peanut butter, la session 3 est ainsi dédiée à cette question de compassion, de gratitude, d’estime de soi, d’amour. 

On apprend alors, que petit à petit tout n’est pas corps physique, que celui-ci est intégré, complètement apprivoisé, accepté, et devient refuge de bienveillance et de gratitude absolue.

Dans nos discours, les mots sont énoncés, balancés sans crier gare. Et souvent, de manière violente, brute, comme on le “pense”, de façon trop dure et sévère.

 La violence a des conséquences sur tout : sur soi, sur l’entourage, sur le monde. Lorsque l’on est violent envers soi-même, on ne peut avancer pleinement et aisément sur la voie du soi, de l’autre et d’un monde meilleur. Et par la violence, ce sont souvent les maux de la colère, la peur, la tristesse ou l’ego qui sont exprimés par les mots.

Petit à petit, par le yoga, on viendra cultiver la bienveillance, construire et offrir un regard positif, léger, doux et reconnaissant sur le corps, sur son aspect, sur son histoire. 

Par là, on réalise : 

•Qu’être est suffisant et simple.

•Que l’ego nous pousse à croire l’inverse, nous divise, nous fait souffrir.

•Que le regard que l’on peut avoir envers soi-même peut être le plus mensonger.

•Que les énergies comptent, parlent, existent, sont importantes.

•Que c’est une bonne chose de faire confiance aux autres, à ce qu’ils renvoient de nous.

•Que le corps n’y est pour rien dans tout ça.

•Qu’on a le droit de prendre du plaisir en mangeant, que la nourriture n’est pas qu’un outil.

•Qu’on a le droit d’y aller à son rythme, moins, mal.

•Que le pardon de soi est puissant, indispensable.

•Que les déséquilibres sont plus faciles à atteindre et à conserver que l’équilibre.

•Que tout passe, tout…

Et que c’est possible et plus épanouissant de ne plus être dans un combat contre son corps mais plutôt dans une relation avec lui. Pour accepter ce qu’il est, accepter son corps comme il est.

Cette Session 3 apprend ce qu’est Ahimsa, un des principes fondamentaux du yoga basé sur la non-violence. 

Elle se pratique toute la vie, par exemple via le yoga, ses valeurs et son immensité. Et surtout, apporte des changements et améliorations du regard sur soi, sur les autres et le monde pour aller vers l’acceptation de son corps.

Pratiquer le yoga et méditation pour accepter son corps

Méditation, yoga et rapport au corps

Le rapport au corps n’est pas toujours évident. Accepter son corps, c’est accepter son vécu, les choses passées dans sa vie qui font ce que nous sommes et pensons aujourd’hui. Le corps est un livre rempli de pages, d’histoires plus ou moins difficiles, et il est important d’en décortiquer ses lignes, les accueillir, les comprendre et retisser ses chapitres étapes par étapes.

Pratiquer la méditation et le yoga offre la possibilité d’aller à la source des croyances, des barrières et des éléments qui se sont passés, qui nous ont conditionné nous et nos pensées. Des mots prononcés, des paroles entendues, des images dans l’enfance, l’éducation, les exemples reçus, intégrés. Tout ceci qui fait partie de soi, qui a conditionné les pensées et le rapport au corps, à l’image et à peut-être créer ces difficultés à accepter son corps.

L’une des choses à appliquer pour se libérer de cette image, est de comprendre que son propre corps est unique. C’est un conseil que l’on entend régulièrement, mais il est vraiment important de l’accepter.

Il est important de prendre conscience de son physique, de son mental, de ses enveloppes autour. De tout ce dont le corps est capable chaque jour, et d’être fière de cet ensemble, de ce tout car il n’est semblable à aucune autre personne. Entendre que la comparaison est un frein à l’acceptation, et, si dans cette société, c’est un élément souvent rencontré lorsqu’il est question du rapport au corps, il est bon de se concentrer sur son être, se recentrer sur soi avant tout.

Le yoga et la méditation sont des pratiques qui permettent de se recentrer, se reconnecter à soi, à l’heure où nos regards et nos pensées se tournent facilement sur ce qu’il se passe autour. Se retrouver permet de se redécouvrir, de s’aimer et de s’accepter.

Explorer et se questionner pour accepter son corps avec le yoga

« C’est quand j’ai cessé de chercher refuge chez les autres

Et construit les fondations de ma maison en moi-même

Que j’ai trouvé qu’il n’y avait pas de racines plus intimes

Que celles entre un esprit et un corps

Qui ont décidé d’être entiers » Rupi Kaur, « The Sun and Her Flowers », 2017.

Il est bon de savoir se poser physiquement, mentalement, puis de se poser les questions, les écrire, les sortir, mettre des mots sur les maux pour mieux comprendre ses émotions, ses difficultés, ses barrières et croyances limitantes. Ce sur quoi les pensées sont basées, à quelle période cela remonte, et en quoi cela est important de s’y accrocher autant depuis ces années.

Écrire sur une feuille, un cahier, en prenant un temps pour soi, pour retrouver sa propre histoire et reprendre le cours du temps. Il n’est jamais trop tard pour renouer avec son identité, son cœur et son corps. 

Dans la méthode Yoga et Peanut Butter, des exercices sont proposés pour mettre en pratique, en action, les apprentissages et évolutions du cheminement.

Ici quelques exemples de questions qui pourraient survenir, faire écho, et s’écrire :

  • Pourquoi je n’accepte pas mon corps ?
  • Quelle est l’image que j’ai de mon corps actuellement ?
  • L’image de mon corps à des moments de ma vie ? Quand j’étais enfant, adolescent, jeune femme adulte ? Maman ? Femme ménopausée ? 
  • Quels sont les exemples que j’ai reçus sur le rapport au corps ?
  • Ma famille, mon éducation m’a-t-elle appris à accepter mon corps ?
  • Quelle est ma place et celle de mon corps dans la société ?
  • Est-ce que je m’aime suffisamment pour m’accepter ?

Ce peut-être des questions sans réponses dans un premier temps, pour faire sortir les interrogations, puis tenter d’y apporter des arguments, des explications, des corrections et des évolutions de pensées pour aller vers l’acceptation de son corps, la bienveillance et la non-violence envers celui-ci qui ne mérite que de l’amour infini.

Namaste.

À propos de l’auteur

Manon Facon

On a tous quelque chose à dire, à montrer, à crier, à partager. De mon côté, j’écris. Parce que, quoi de mieux que le pouvoir des mots pour exprimer ses émotions, ses envies, ses passions ? C’est ma mission de chaque jour. Produire des contenus qui deviennent des lectures. Celles qui marquent et qui restent dans les esprits et les écrits.